Ils ont trouvé suspect que Bienvenu K., le bailleur, leur propose d'habiter durant cette période sans payer de loyer, ceci peu après la mort de son premier fils.
Bienvenu K., 57 ans, homme d'affaires, est propriétaire d'un immeuble R+3 à Lendi, au lieudit « Famille Ngombè », dans l'arrondissement de Douala V. L'ensemble, appartements et studios, a été ouvert à la location il y a six mois. Une quinzaine de logements en tout, pour l'obtention desquels le bailleur demandait six mois de loyer et un mois de caution.
Il ne se passe rien de spécial jusqu'à la semaine dernière, quand Bienvenu K., qui n'habite pas la zone, vient voir ses locataires pour leur annoncer la mort de son fils aîné, emporté par la maladie à 25 ans. Comme c'est l'usage, les locataires lui présentent leurs condoléances. L'homme s'en va et revient ce dimanche 21 mai. Là, il est au volant d'une grosse cylindrée neuve que les locataires ne le lui connaissaient pas.
Bienvenu K. fait le tour de la propriété, salue tout le monde et convoque une réunion, pour une annonce étonnante: les sept prochains mois seront gratuits pour les locataires, qui ne paieront que l'eau et l'électricité.
Le temps que la nouvelle soit comprise et digérée par tout le monde, un des locataires, un pasteur, demande à Bienvenu K. les raisons de cette générosité. Le bailleur répond que l'immeuble lui appartient, et qu'il peut donc en faire ce que bon lui semble. Sur ce, la réunion prend fin.
Le bailleur parti, le pasteur va s'approcher de deux familles habitant l'immeuble. Pour leur dire en substance que cette offre lui paraît louche. Et que de son point de vue, il vaut mieux quitter l'endroit au plus vite. Ce message va porter : les premières personnes sensibilisées iront partager ces soupçons avec trois autres familles du bloc d'habitations.
Une locataire vivant là en couple va saisir son gendre, un policier. Au vu des faits portés à sa connaissance, l'homme en tenue lui expliquera qu'il ne peut rien faire, le bailleur n'ayant rien commis de répréhensible. Ce couple va néanmoins déménager. Comme le pasteur avec les siens, et comme d'autres. Rendu à l'immeuble ce mercredi, six familles avaient déjà « libéré » les lieux.