La plateforme des collectifs des victimes et potentielles victimes des évictions forcées prient le président de la République de prendre des mesures urgentes pour recaser et indemniser les victimes des évictions forcées et de faire respecter par les autorités concernées le droit à un logement convenable.
C’est à l’occasion de la journée mondiale de l’habitat, qui est célébrée le premier lundi du mois d’octobre, que la plateforme des collectifs des victimes et potentielles victimes des évictions forcées au Cameroun a écrit au président de la République Paul Biya. Pour dénoncer des multiples cas de violation du droit au logement et autres droits fondamentaux de plus de 128 652 personnes à Douala.
Ceci aux fins d’obtenir une décision définitive pour plusieurs situations de violation du droit au logement et autres droits fondamentaux datant pour certains de près de 30. Il s’agit pour l’essentiel de déguerpissements qui n’ont pas été suivies de recasement ni d’indemnisation dans la capitale économique du Cameroun.
Au total, plus de 10 000 constructions détruites, plus de 25 lieux de culte profanés, plus de 15 établissements scolaires détruits, plus de 10 centres de santé détruits. Ainsi qu’une vingtaine de cases sociales et culturelles détruites.
Plus de 130 personnes décédées et des vies brisées
Signé par six leaders des collectifs concernés dont Jean-Baptiste Bontsebe qui en est le porte-parole, le courrier adressé au chef de l’Etat fait le point sur dix cas. Les faits relatés par ces leaders de ladite plateforme portent sur les déguerpissements survenus dans les villages ou quartiers Soboum I, Nkomba, Pk14-17 à Logbessou au sujet de l’extension de l’Université de Douala par un décret d’utilité publique, Ndokoti-Pk14, Bonateki-Bonabassem-Axe lourd Bepanda, la Pénétrante Est de la ville de Douala, le bois des singes et Tongo’o a Bassa.
La plateforme évoque les conséquences du non respect des décisions de justice, des lois et traités internationaux et prie le président de la république de «prescrire aux autorités concernées de corriger leurs pratiques et de respecter le droit à un logement convenable et aux obligations correspondantes dont devront être bénéficiaires : les populations sinistrées et potentielles sinistrées de la ville de Douala».
En ce qui concerne les conséquences, la plateforme cite de nombreux cas de pertes en vies humaines au sein des populations tant victimes que potentielles : «A notre connaissance , nous avons plus de 130 personnes décédées» ,a déclaré Jean-Baptiste Bontsebe avant de souligner les effets désastreux de l’humiliation des chefs de famille, de la déshumanisation des familles, des familles disloquées, des familles appauvries, des vies brisées, des parents traumatisées, des couples en difficulté avec le risque élevé de divorce.
Ainsi que de la perte du contrôle parental, du manque de cadre idoine pour l'hygiène, du risque de viol, des pratiques exotériques, de l’insécurité avec le site envahi par des agresseurs, du risque de délinquance juvénile, des cursus scolaires perturbés, de la déperdition scolaire, du risque de grossesse élevé, de la vie familiale perturbée, de l’accès difficile à l'eau et à électricité, des populations sans abris, du risque de vente ou de consommation de la drogue.
Vivement des mesures urgentes !
La plateforme des collectifs des victimes et potentielles victimes des évictions forcées au Cameroun interpelle le chef de l’Etat afin que des mesures soient prises. Notamment le recasement et l’indemnisation des populations de Diboum I et de Komba victimes des évictions forcées ; l’indemnisation de toutes victimes de Bonateki-Bonabassem-Axe lourd Bepanda, de Pk14-17, de la Pénétrante Est de la ville de Douala, des populations riveraines des rails et celles de Sopom.
La plateforme demande d’engager un dialogue franc avec les populations riveraines des rails et celles de Sopom, conformément aux principes des droits de l‘homme. La plateforme demande enfin au président de la République de prendre des mesures urgentes pour garantir un logement alternatif adéquat à tous les Camerounais et surtout à chaque fois que ceux-ci sont expropriés pour cause d’utilité publique.