Après une absence record de 49 jours, le président camerounais Paul Biya est attendu de retour à Yaoundé ce 21 octobre. Accompagné de son épouse Chantal Biya, le couple présidentiel a quitté la Suisse où le chef d'État de 91 ans était hospitalisé dans une clinique privée.
Ce séjour prolongé à l'étranger, marqué par plusieurs reports de son retour, a alimenté de nombreuses spéculations sur l'état de santé du président. Malgré son fragilité, Paul Biya a continué à tenir des audiences avec ses collaborateurs depuis Genève, notamment sur le budget 2024 et la prochaine composition du bureau du Sénat.
Toutefois, des tensions ont éclaté au sein du cercle rapproché du chef de l'État, en particulier autour de la première dame Chantal Biya. Celle-ci s'est opposée à certains de ses collaborateurs, leur reprochant d'avoir divulgué des informations confidentielles sur la santé du président.
Ces tensions internes se sont ajoutées aux difficultés financières liées au séjour en Suisse. La Société nationale des hydrocarbures (SNH), qui finance habituellement les déplacements de Paul Biya, aurait rencontré des obstacles, nécessitant l'envoi d'urgence d'agents du service financier de la présidence.
Alors que les préparatifs de l'accueil du président battent leur plein à Yaoundé, avec la mobilisation des militants du parti au pouvoir et le déploiement de la sécurité présidentielle, les tensions nées de cette absence prolongée ne devraient pas retomber pour autant. Certains hauts responsables, comme le secrétaire général à la présidence Ferdinand Ngoh Ngoh, pourraient même subir les remontrances du chef de l'État, mécontent de la gestion des affaires récentes.
Le retour de Paul Biya, après près de deux mois d'absence, intervient dans un contexte politique et social tendu au Cameroun, où les défis économiques et sociaux restent importants.