Dans le cadre du budget 2024, le gouvernement veut réguler les dépenses d’investissement public.
Le 13 juillet 2023, le ministre des Finances a présidé à Yaoundé, le séminaire de lancement des activités de préparation du budget de l’Etat pour l’exercice 2024. Pour donner sens au thème « Rationalisation des choix budgétaires face aux crises internationales, pour l’atteinte des objectifs de la SND30 », le Minfi a préconisé entre autres priorités, la régulation des dépenses d’investissements publics.
Cette orientation de Louis Paul Motaze n’est pas fortuite au regard des chiffres issus des conférences de programmation des décaissements à financements extérieurs(Finex) pour la période 2024-2026 tenues en avril dernier. L’on apprenait en effet que, sur les 182 projets examinés, 141 sont en cours d’exécution.
Sauf que seuls 15 ont un niveau d’avancement en conformité avec le chronogramme d’exécution du projet soit une proportion de 10%. En guise de solution, à compter de l’exercice budgétaire 2024, « en ce qui concerne particulièrement les dépenses d’investissement public et afin de favoriser l’achèvement des projets déjà engagés, pour en tirer les bénéfices socioéconomiques nécessaires, la programmation de nouveaux projets ne devrait avoir lieu qu’après inscription des premiers et le succès au terme du processus de maturation s’imposer comme la condition non négociable de ladite programmation », a projeté le membre du gouvernement.
Les projets à partenariat public-privé exposent également l’Etat à des risques budgétaires. Pour 2023 par exemple, le Minfi estime à plus de 20 milliards de Fcfa, les besoins sans couvertures budgétaires liés aux PPP. A cela viennent aussi se greffer une faible analyse de la soutenabilité financière et les difficultés d’évaluer l’ensemble des besoins et contributions de l’Etat.
Pour lever l’ensemble de ces contraintes, le gouvernement compte notamment élaborer un texte règlementaire pour un meilleur encadrement des recours aux PPP et aux autres ressources de financement ; orienter prioritairement les partenariats public-privé vers les projets qui ont une capacité d’autofinancement, etc.
Pour prendre suffisamment en compte le budget de l’Etat, les administrations sont aussi appelées à « associer le ministère des Finances et le ministère de l’Economie pour une meilleure appréciation de la soutenabilité financière du budget en lien avec l’espace budgétaire d’Etat », a-t-on appris.
Eco Matin