D’une manière générale, un conflit désigne une situation où des per- sonnes ont la conviction que leurs aspirations respectives sont incompatibles, qu’elles ne pourront se réaliser simultanément. Cela peut potentiellement générer des joutes. Il arrive aussi que cela suscite des tensions. C’est exactement ce qui, selon le journal confidentiel Afrique Intelligence (AI), vient de se produire entre Joseph Beti Assomo et René Claude Méka. Dans son édition mise en ligne le 4 octobre dernier, AI écrit: «Le chef d'étatmajor des armées, René Claude Méka, vient de refuser l'achat de blindés turcs BMC. L'accord avait pourtant été directement négocié par le ministre de la défense (Mindef), Joseph Beti Assomo». À en croire le média français, le général de corps d’armée a justifié son opposition à l’ordre du Mindef en estimant que l’unité auquel est destinée la commande, le Bataillon d’Intervention rapide (Bir), qui est une composante de l’armée, recevait beaucoup trop de privilèges au détriment des autres unités de l’armée camerounaise. L’idée n’est pas de reprendre les termes de ce débat de manière exhaustive, ni d’en faire l’historique. Il s’agit de constater que, quel que soit le motif de la rixe entre le chef d'état-major des armées et le Mindef, le problème peut être conçu comme «l’éclatement public» d’un vieux désaccord souvent murmuré dans les casernes et même sur le théâtre des opérations.
D’une manière générale, un conflit désigne une situation où des per- sonnes ont la conviction que leurs aspirations respectives sont incompatibles, qu’elles ne pourront se réaliser simultanément. Cela peut potentiellement générer des joutes. Il arrive aussi que cela suscite des tensions. C’est exactement ce qui, selon le journal confidentiel Afrique Intelligence (AI), vient de se produire entre Joseph Beti Assomo et René Claude Méka. Dans son édition mise en ligne le 4 octobre dernier, AI écrit: «Le chef d'étatmajor des armées, René Claude Méka, vient de refuser l'achat de blindés turcs BMC. L'accord avait pourtant été directement négocié par le ministre de la défense (Mindef), Joseph Beti Assomo». À en croire le média français, le général de corps d’armée a justifié son opposition à l’ordre du Mindef en estimant que l’unité auquel est destinée la commande, le Bataillon d’Intervention rapide (Bir), qui est une composante de l’armée, recevait beaucoup trop de privilèges au détriment des autres unités de l’armée camerounaise. L’idée n’est pas de reprendre les termes de ce débat de manière exhaustive, ni d’en faire l’historique. Il s’agit de constater que, quel que soit le motif de la rixe entre le chef d'état-major des armées et le Mindef, le problème peut être conçu comme «l’éclatement public» d’un vieux désaccord souvent murmuré dans les casernes et même sur le théâtre des opérations. Portant sur le statut réel du Bir, ce vieux désaccord n’en finit pas de nourrir de vifs débats entre les hommes des autres démembrements de l’armée et les «birois». Pour se convaincre qu’il s’agit bien d’un débat, il suffit, de considérer les lamentations des premiers et le silence des seconds. En s’appropriant cette combinaison d’éléments et en réfléchissant sur les enjeux du débat, un lecteur critique pourrait alors considérer que, depuis sa création, le Bir s’est taillé une place de «chouchou» dans la nomenclature militaire camerounaise. Tant et si bien qu’il n’obéit qu’aux ordres d’Étoudi, où se prennent toutes les décisions le concernant. Contrairement aux autres composantes de l’armée qui, manifestement, sont assu- jetties à une multitude d’agents interagissant en matière de préparation au combat (achat de matériel et gestion des hommes notamment). Plus spécifiquement, comme dans Intégration n°424 du lundi 20 juillet 2020, on s’interroge sur le statut du Bir. «Tout y passe. La construction ou réfection des routes, des ponts, des écoles et des hôpitaux. À se demander où est passé le Génie militaire. Outre les infrastructures, le Bir montre ses muscles dans le rétablissement du lien social dans les zones en conflit: éducation, prise en charge sanitaire, promotion des activités génératrices de revenus, auto- protection des populations, etc. Une unité d’élite d’une armée doit-elle (à elle seule) revendiquer les succès d’une guerre où l’armée régulière est également au front? Sauf à valider les allégations la qualifiant d’une armée dans l’armée. D’aucuns n’hésitent pas à parler d’une milice privée. En effet, les sorties médiatiques du Bir sont des plaidoyers pro domo, ne mentionnant aucun lien hiérarchique ou horizontal avec l’armée régulière».