Arrestation de Basile Atangana: la réaction de Mathias Owona

Mathias O Nguini Basile Atangana Kouna est actuellement detenu à Kondengui

Mon, 26 Mar 2018 Source: cameroon-info.net

Le politologue explique pourquoi les structures chargées de lutter contre la corruption au Cameroun demeurent inefficaces.

Agence nationale d’investigations financières, Contrôle supérieur de l’Etat, Commission nationale anti-corruption. Ces organisations et bien d’autres en charge de la corruption sont en procès à l’heure où d’autres présumés détourneurs de fonds publics sont emprisonnés. La question de leur efficacité se pose.

Sur Vision 4 le 25 mars 2018, le professeur Mathias Eric Owona Nguini a tenté d’expliquer le problème. Le politologue a déclaré d’entrée de jeu qu’il est t d’ordre systémique et civilisationnel.

« La lutte contre la corruption telle qu’elle est conduite c’est comme vider la mer avec un seau d’eau. Donc on ne peut pas le faire. La lutte contre la corruption dans ce genre de conditions ne peut pas fonctionner avec une option qui se veut répressive mais qui en réalité ne peut pas disposer de tous les moyens d’une répression appropriée », a-t-il dit.

Selon lui tout est lié à la matrice, « au noyau hégémonique de nos institutions qui sont d’origine extérieure. En d’autres termes les machines institutionnelles qui commandent l’existence collective des Camerounais ne sont pas le produit direct de la volonté des acteurs sociaux qui constituent le Cameroun.

« Nous n’avons pas encore digéré ces institutions extérieures pour autant même que nous pourrions les digérer ». Owona Nguini parle d’institutions fondées sur la matrice primitive des institutions occidentales.

Il cite l’absolutisme royal constitué entre les 13ème et 17ème siècles et qui est la base des Etats modernes.

Cela, explique, t-il, veut dire que ce qu’on nous a donné dans l’expérience coloniale, c’est l’Etat occidental primitif qui est en réalité un Etat absolutiste décoré des signes d’un Etat moderne, occidental post absolutiste qui dans le fond ne change pas.

Ce type d’Etat, renseigne le professeur Owona Nguni, est incarné au Cameroun et dans pratiquement tous les pays d’Afrique une institution monocratique fondée sur le gouvernement d’un seul qu’on appelle le président de la République. Il croit que c’est aussi la faute à la globalisation porteuse de corruption du fait de la radicalisation du capitalisme.

Source: cameroon-info.net