Le mouvement séparatiste Ambazonia Governing Council a exprimé son indignation face à la prolongation de la détention de Lucas Ayaba Cho, arrêté à Oslo, en Norvège, fin septembre 2024. Le 19 novembre dernier, un tribunal norvégien a décidé de maintenir en détention le leader des Forces de défense de l’Ambazonie, poursuivi pour incitation à commettre des crimes contre l’humanité dans les régions anglophones du Cameroun.
Pour les partisans de l’Ambazonia Governing Council, cette décision est perçue comme une tentative de freiner leur lutte pour l'indépendance des régions anglophones du Cameroun. Ils accusent la Norvège de collaborer indirectement avec le gouvernement camerounais pour affaiblir leur mouvement. Dans un communiqué, le mouvement a qualifié cette prolongation de détention de « manœuvre destinée à aider le Cameroun à perturber la quête de liberté de l’Ambazonie et à réduire la résistance sur le terrain. »
Lucas Ayaba Cho est l'une des figures centrales du mouvement séparatiste qui milite pour la création d'un État indépendant en Ambazonie, correspondant aux régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun. Les accusations portées contre lui concernent notamment son rôle présumé dans l’organisation d’attaques contre les forces camerounaises et la population civile au sein de ces régions en crise.
Malgré cette situation, l’équipe juridique du leader séparatiste a déjà entamé une procédure d’appel pour contester la décision du tribunal d'Oslo, selon des déclarations rapportées par RFI. L’objectif est d’obtenir sa libération rapide, bien que les perspectives restent incertaines.
Depuis l’arrestation de Lucas Ayaba Cho, les autorités camerounaises sont restées silencieuses, n’émettant aucun communiqué officiel sur l'affaire. Cependant, certaines sources indiquent que Yaoundé exercerait des pressions diplomatiques pour obtenir son extradition, ce qui pourrait avoir des répercussions majeures sur le conflit en cours dans les régions anglophones du pays.
Alors que le sort de Lucas Ayaba Cho reste en suspens, la situation sur le terrain au Cameroun reste tendue. Le conflit entre les forces de sécurité camerounaises et les groupes séparatistes, notamment ceux affiliés à l’Ambazonia Governing Council, a causé des milliers de morts et des déplacements massifs de populations depuis le début de la crise en 2016.