• Selon le lamido, le jeune est décédé d’arrêt cardiaque
• Il aurait consommé de la drogue
• Le lamido est traduit au tribunal militaire de Garoua
Le tout nouveau lamido de Garoua est en train d’être rattrapé par ses mensonges. Suite à la mort du jeune Youssouf, tué il y a quelques jours dans l’enceinte du lamidat et enterré précipitamment. Le commandant Ibrahim El Rachidine, par ailleurs lamido de Garoua avait pondu un communiqué non signé dans lequel il indiquait que le jeune Aliou Youssouf : neveu du Lamido Ibrahim El Rachidine est mort d’un arrêt cardiaque. Et que c’était sous l’emprise psychotique il voulait attenter à la vie de sa maman. Faux selon les résultats de l’autopsie effectuée par un groupe de médecins légistes. De cette autopsie, il ressort que l’adolescent est mort de suites de torture. Il avait sept côtes cassées, les testicules brouillés et la colonne vertébrale éclatée. Des révélations troublantes qui mettent directement en cause ce lamido et ses gros bras qui avaient maltraités l’enfant des jours durant.
Après l’audition de la mère du jeune Ali Youssouf et trois membres de la Faadah et deux militaires, les enquêteurs ont déféré les mis en cause au Tribunal militaire. Il ressort des enquêtes préliminaires et des déclarations des mises en cause que tous exécutaient les instructions du lamido de Garoua.
On se souvient que le jeune Youssouf avait été arrêté et conduit au lamidat de Garoua, sous ordre du lamido. Ce dernier l’avait alors enfermé le jeune élève au lamidat, le privant d’école, alors qu’il est titulaire du probatoire. A la place, c’est la bastonnade qui aura droit de cité aux moyens de fouet et à l’eau à l’image d’un prisonnier de guerre que l’on interroge afin d’obtenir des renseignements jugés secrets d’Etat. Un traitement inhumain d’une brutalité inouïe qui coutera la vie au jeune homme au bout de 24 heures, de torture d’une intensité insoupçonnable.
Pris de panique, la lamido va procéder au lavage mortuaire et demander de ramener la dépouille à Laindé chez sa famille et inviter les imams du coin dans l’idée d’enterrer le défunt juste après la prière de 5 heures du matin. Or la tradition demande d’attendre le lever du soleil avant de procéder à ce genre de rituel. Malheureusement l’information va fuiter, certainement par quelqu’un visiblement incapable de supporter cette machination sordide. C’est ainsi que les services de renseignements vont se mettre en branle, la dépouille ayant déjà été mise sous terre à 7 heures au cimetière de Djamboutou.