Dans une nouvelle sortie, Calixthe Beyala soulève un point important dans sa réflexion sur le panafricanisme, qui consiste à dire que le véritable panafricanisme doit être guidé par l'amour et la tolérance envers tous les peuples africains, et non par la division ou la glorification de soi-même. Elle critique également les panafricanistes qui ne s'expriment pas sur les atrocités commises par des noirs sur d'autres noirs, ainsi que sur les souffrances imposées par certains dirigeants africains à leur propre peuple.
Le silence des panafricanistes sur les horreurs au Soudan et les souffrances subies par Martinez Zogo est interprété par Calixthe Beyala comme un manque de cohérence et d'engagement envers les valeurs fondamentales du panafricanisme. Elle exhorte les panafricanistes à être plus vigilants et plus engagés dans la dénonciation de toutes les injustices, plutôt que de se concentrer uniquement sur les injustices perpétrées par les occidentaux.
En fin de compte, le panafricanisme devrait être une philosophie guidée par l'amour, la tolérance, la solidarité et la responsabilité envers tous les peuples africains, sans distinction de race, de religion ou de nationalité. Les panafricanistes doivent être les porte-paroles de l'unité et de la fraternité africaine, et travailler ensemble pour construire un continent plus juste, plus équitable et plus prospère pour tous.
Le panafricanisme n'est nullement l'art de s'autoglorifier en se clamant le plus beau, le plus intelligent, mais l'art d'aimer l'autre dans tous ses travers et magnifiques. C'est aussi l'art de veiller sur le peuple noir dans toutes ses composantes. Que disent nos panafricanistes d'aujourd'hui sur l'horreur au Soudan où des noirs écrasent les têtes d'autres noirs avec des pierres ? Que disent-ils sur les atrocités commises sur Martinez Zogo ? Que disent-ils des souffrances implémentées par les dirigeants dans leur propre pays ? Ce silence assourdissant est si parlant ! Le panafricanisme n'est pas l'art de désigner l'autre comme l'ennemi de l'Afrique, mais aussi l'art d'aimer son semblable. Le panafricanisme n'est pas l'art de fermer les yeux sur les crimes commis par d'autres noirs sur d'autres et de dénoncer exclusivement l'occident, mais c'est aussi l'art d'avoir la capacité de dénoncer toutes les injustices... et surtout l'art d'apprendre au peuple africain à s'aimer : le panafricanisme est d'abord amour et tolérance.
Calixthe Beyala