« De l’impossible Justice au Cameroun… » Tel est le titre d’un opus commis courant 2015 par Charles TCHOUGANG avocat au Barreau du Cameroun. Celui-ci jetait un regard panoramique « sur le système judiciaire du Cameroun, toujours à la recherche d’une indépendance jamais voulue par un pouvoir frileux qui utilise la Justice à d’autres fins que rendre justice ». Ironie du sort, moins de dix années seulement après, les chroniques judiciaires ont peine à situer cet auteur à la critique aisée.
En effet depuis qu’il a été commis dans le dossier de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, entre trafic d’influence, connivences et sorties tonitruantes, cet ancien Bâtonnier bien connu pour son mercantilisme, multiplie des postures aux antipodes de l’éthique judiciaire, qui rendent interrogateur sur le contenu et la sincérité de son ouvrage de 223 pages. Des histoires croustillantes de circulation des mallettes d’argent dans le cadre de l’affaire Martinez Zogo ont fini par convaincre l’opinion sur le rôle trouble de cet avocat dans l’architecture de l’ordonnance rendue le 29 février 2024 par le magistrat militaire NZIE Pierrot Narcisse.
Après douze mois d’instruction de cette affaire, le troisième Juge à la connaître, a rendu son ordonnance de règlement. D’entrée, les visas de cette ordonnance accrochent. On relève aussi aisément que celle-ci a été rendue le même jour que le réquisitoire définitif du Commissaire du gouvernement. Après une tentative « d’acquittement inédit » de certains inculpés, par le deuxième Juge d’instruction dans cette affaire, Florent Sikati II Kamwo, le troisième Juge d’instruction a quant à lui eu le mérite de rendre une ordonnance de règlement dans la forme classique.
Mais ladite ordonnance tant attendue présente malheureusement, aussi bien dans la fragmentation des qualifications retenues que dans la présentation spécieuse des faits, des zones d’ombre qui révèlent l’extrême manipulation, et surtout une mainmise grossière sur ce dossier, qui a fini hélas par dévoiler un dessein jusqu’ici caché, qui se révélera assurément par devant la Juridiction de jugement.
D’ailleurs les sorties qui ont fusé juste après, tant sur les réseaux sociaux que dans la chaîne de télévision appartenant à l’un des principaux accusés, ont, au delà de la joie exubérante des proches des accusés, renseigné sur la préparation malicieuse de l’opinion à la libération imminente de trois membres de la Coterie des détourneurs des fonds des lignes 65 et 94 : la spéciosité des charges retenues contre les deux principaux accusés, figures de proue dans cette affaire, rend plausible l’ imminence de cette libération par la Juridiction de jugement.
L’énigme résidant dans les lignes, de l’acte du Juge d’instruction, son décryptage voudrait qu’on s’approprie les faits, tels que présentés de façon spécieuse par le Colonel Magistrat.DES FAITS VOLONTAIREMENT BIAISÉSIl résulte de l’ordonnance du Juge NZIE Pierrot Narcisse que le 23 janvier 2023, le corps sans vie du nommé MBANI ZOGO ARSENE SALOMON dit « MARTINEZ ZOGO » a été découvert au quartier EBOGO dans la ville de SOA, présentant des traces de sévices corporels.
Et suite à cette découverte une dénonciation avait été faite au Groupement de Gendarmerie Territoriale de Yaoundé indiquant que quelques jours avant, le Lieutenant-colonel DANWE JUSTIN de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE) cherchait des « gros bras » pour une action contre le défunt. Alors entendu, cet officier avait reconnu avoir quelques jours avant, mené une opération contre feu MARTINEZ ZOGO, dont l'exécution a été instruite aussi bien par son chef hiérarchique le Commissaire Divisionnaire EKO EKO MAXIME LEOPOLD que par sieur AMOUGOU BELINGA JEAN-PIERRE.DANWE d’après le Juge d’instruction, a expliqué qu'il avait mené cette opération avec des éléments de la DGRE notamment LAMFU JOHNSON NGAM, TONGUE NANA STEPHANE, et DAOUDA qui ont assuré la filature du 06 au 17 janvier 2023, EBO'O CLEMENT, LENOIR DAWA BOSCO, BAKAÏWE SYLVAIN et GODJE OUMAROU VINCENT lesquels après avoir procédé à l'enlèvement, ont assuré « le traitement de la cible » au moyen des sévices corporels, tandis que NZOCKMEPING MARTIAL THEODORE se chargeait d'assurer la couverture afin que personne, ne puisse perturber le bon déroulement de l'opération. Les éléments susnommés de la DGRE entendus à leur tour sur des sévices relevés sur le corps de la victime, tous du « groupe de traitement » ont déclaré qu'ils avaient certes exercé des violences sur le journaliste, mais qu'ils l’avaient laissé bien en vie quand ils quittaient les lieux avant 22h. Poursuivant dans sa présentation des faits, le Juge d’instruction a révélé que l'exploitation des données de localisation avait permis de découvrir qu'après l'exécution de cette opération connue, TONGUE NANA était reparti à Ebogo accompagné de DAOUDA et LAMFU Johnson pour la seconde opération, toujours coordonnée, comme la première, par DANWE JUSTIN et cette fois SAVOM MARTIN qui était arrivé précipitamment de Bibey la veille. Et c’est cette opération qui a abouti à la mort de MARTINEZ ZOGO, alors laissé en vie par les premiers tortionnaires.
Le Juge a appuyé que DANWE JUSTIN avait précisé que le véhicule PRADO utilisé pour cette mission leur avait été fourni par ENGWELE NGWELE ETIENNE JACQUES. Les données essentielles pour le repérage à savoir la fiche de géolocalisation et la fiche technique lui ayant été fournies par le Commissaire Principal SAÏWANG YVES et l'Officier de Police HEUDJI GUY SERGE, tous deux de la Division de la Surveillance Electronique de la DGRE, contre des sommes d'argent.Le Juge a précisé que les recherches entreprises jusqu’ici avaient permis d'établir que quelques temps avant l'enlèvement et l'assassinat, BIDJANG OBA'A BIKORO BRUNO FRANÇOIS, dans une conversation avec Paul Daisy BIYA, avait promis des représailles à MARTINEZ ZOGO, en déclarant que le moment venu, ils seront « sans pitié » pour ce dernier.
Les mêmes investigations avaient en outre révélé que le jour de l'enlèvement, le faux capitaine ARTHUR ESSOMBA de la DGRE de son vrai nom BINDZONGO MBEDE ALBERT avait rencontré MARTINEZ ZOGO quelques heures avant, après l'avoir appelé au téléphone avec insistance pour, selon des témoins, lui remettre des documents compromettants contre certaines personnalités. L’examen des données des appels sur le téléphone de MARTINEZ ZOGO avait aussi permis de constater que cette nuit-là, cet homme des médias avait appelé SAVOM MARTIN quelques minutes avant l'attaque. Ce récit décousu construit autour d’une recherche effrénée d’une seconde piste ayant conduit à la mort du journaliste, présente de nombreux points d’ombre qui obstruent la manifestation de la vérité. L’INCROYABLE FABRICATION DES CHARGES AUTOUR D’UN DEUXIÈME COMMANDO SUPPOSE Le tout premier récit à chaud de Arnaud Froger, journaliste de « Reporters sans frontières » croyait dans ses détails et précisions avoir évacué cette articulation. Dans sa bande encore audible dans les réseaux sociaux, le journaliste expliquait qu’il y avait eu dans cette affaire qu’un seul Commando commandé par le Colonel DANWE. Cet officier avait d’ailleurs dès l’entame de cette affaire fait une déposition écrite.
Le journaliste répondant à une question à lui posé, précisait que ce Commando avait agi en deux temps. Puisque lorsque les membres qui avaient « traité » le défunt journaliste, étaient revenus vers leurs commanditaires, il leur avait été demandé « d’aller achever le travail ».Rapportant ces faits avec le professionnalisme qu’on lui connait, Arnaud Froger était a ce moment là loin d’imaginer qu’à partir de ce narratif, allait se construire des hypothèses tendant à mettre hors de cause les véritables auteurs de cet assassinat. Il faut dire que cette machination remonte aux premières heures de la qualification de ces faits. Lorsque les suspects avaient été présentés au Parquet, le commissaire du Gouvernement s’était comporté comme si le journaliste Martinez Zogo était encore vivant, et n’avait subi que des tortures.
Alors qu’on attendait les résultats d’une autopsie, les membres de la Coterie avaient dans leur officine, sans avoir le moindre ressenti pour ce qui venait de se passer, imaginer des artifices: l’on a d’abord essayé de présenter le champion de la Coterie Amougou Belinga comme étant fou. Puis ce fut le tour de EKO qui disait à qui voulait l’entendre qu’il n’était au courant de cette affaire. L’on a fait comprendre à l’opinion publique que certaines pièces du dossier, y compris les procès-verbaux avaient disparu.
A peine on finissait de digérer les déclarations tonitruantes de maître Charles Tchoungang sur la direction de fait de la DGRE par son client, auquel DANWE rendait compte contre espèces sonnantes et trébuchantes, que le deuxième juge d’instruction, nouvellement porté au pinacle, délivrait sa trouvaille relativement à l’existence d’un deuxième commando qui aurait achevé le travail entamé par le premier commando. Comme si cela enlevait à ce crime commis à l’occasion d’une transaction unique, sa vraie nature de n’être qu’un meurtre avec préméditation. La Coterie avait vite fait d’intégrer cette version surréaliste qui s’appuyait sur des métadonnées critiquables. Son engouement pour cette version surréaliste était d’autant plus compréhensible qu’elle permettait de mettre hors de cause certains membres de son cercle que le journaliste de « Reporters sans frontières » avait mis à mal aux yeux de l’opinion. Il n’y avait qu’à voir le triomphalisme qui s’en était suivi au lendemain de la notification de l’ordonnance, pour se convaincre.
Les journalistes de la Coterie étaient du reste mis à contribution pour accréditer l’innocence des ministres blanchis par une ordonnance d’un Juge d’instruction, pourtant dans une affaire dont ils n’avaient jamais été inculpés, et dont officiellement ils n’étaient concernés. Simple manifestation du subconscient ? Cette construction d’un narratif éhonté qui ne résistait à aucune critique avait couté combien à la Coterie ? Les plus introduits dans la connaissance de cette affaire ont avancé la somme d’un milliard de nos francs, exigée par le Colonel DANWE afin de blanchir certains des coauteurs. Bien qu’ayant en son sein des experts Gafi, la justice militaire pour ces faits connexes qui avaient un grand impact sur l’issu de cette affaire n’avait pas trouvé nécessaire d’ouvrir des investigations sur l’enrichissement soudain de certains parents et amis d’un Camarade d’arme. Il faut relever cependant ici, que le narratif de l’existence d’un deuxième commando qui a assassiné le journaliste Martinez Zogo se fonde sur des suppositions, des hypothèses, qui sont interdites en droit pénal : on ne doit pas en droit pénal supposer qu’il y avait un deuxième commando. Mais le constater, le prouver et établir de manière circonstanciée le rôle qui a été le sien.
C’est pourquoi cette supposition érigée en charge préoccupe et apparaît donc comme une curiosité. La deuxième curiosité de cette ordonnance est la concision de ce qu'on peut appeler les faits constants, sur la préparation et la réalisation du crime: le résumé desdits faits montre clairement l'intention de protéger certains commanditaires afin que ceux qui étaient déjà dénoncés aient la possibilité d'être acquittés devant le tribunal. Car le seul élément que veut relever le Juge d’instruction est la déclaration de DANWE. Déclaration que le même Juge d’instruction a par la suite voulu fragiliser, en essayant de souligner dans son ordonnance qu’en dépit des affirmations de celui-ci, cela faisait longtemps qu’il avait été suspendu des opérations de service. Comme si l’assassinat de Martinez Zogo était une opération de service. On relève aussi à la lecture de cette ordonnance que le Juge a refusé de rechercher la causalité résultant des moyens mobilisés tant en quantité qu’en qualité pour exécuter ce crime. Une mobilisation de moyens qui ne pouvait bien évidemment, échapper au Directeur d’une unité aussi sensible que la DGRE.
L’autre curiosité de cette ordonnance dans cette frénésie qui tend à faire disculper les accusés principaux de ces faits, se trouve dans les incohérences relevées dans le fractionnement des qualifications: En effet le 23 janvier 2023, le corps sans vie du nommé MBANI ZOGO ARSENE SALOMON dit « MARTINEZ ZOGO » a été découvert au quartier EBOGO dans la banlieue de SOA, présentant des traces de sévices corporels. Des individus interpellés avaient reconnu avoir exercé des sévices sur ce dernier. Mais pour accréditer la thèse d’un deuxième Commando le Juge d’instruction s’est ainsi gardé de révéler le contenu de l’autopsie ou de décrire les séquelles trouvées sur la dépouille du défunt, afin d’en déterminer la gravité expressive.Il a tout simple voulu faire croire, sans avoir des éléments suffisants, qu’un premier commando avait laissé le défunt journaliste vivant dans un terrain vague, et que c’est un second commando qui avait achevé la victime.
Le juge n’a cependant pas élevé des éléments décrivant la nature des actes précis attribués au premier Commando, ainsi que ceux attribués au pseudo deuxième commando, qui ont entraîné la mort de Martinez Zogo. Et de manière naïve DANWE a été présenté comme étant le Chef de ces deux Commandos. Le Juge s’est aussi gardé d’indiquer qui étaient les financiers du premier Commando et les financiers du deuxième Commando. C’est donc en se fondant sur une hypothèse, attitude proscrite en droit pénal, et non sur un fait constant, que le juge d’instruction a cru devoir ajouter une nouvelle qualification de complicité d’assassinat, en violation des dispositions du code de procédure pénale, pour affirmer dans son ordonnance, à travers ces inculpations tardives, ( sous réserves du réquisitoire supplétif) que c’étaient les membres d’un deuxième Commando qui avaient achevé le journaliste en lui donnant la mort.
Seulement le juge n’indique pas comment ! Il n’est pas ainsi superflu de relever que le Juge d’instruction n’a pas indiqué dans son ordonnance, relativement à ce deuxième Commando, en quoi consistait la préméditation, et surtout quel était le mobile de ses agissements.Relativement aux inculpés qui avaient pourtant reconnu les faits, le Juge d’instruction dans le but de biaiser les conclusions qui pouvaient nuire à la virginité des inculpés principaux dans cette affaire, n’a pas cru devoir s’attarder sur les actes préparatoires et les ordres plausibles donnés par ces principaux inculpés aux exécutants qui affirmaient pourtant sans hésitation avoir reçu des ordres de ceux-ci.Si l’on s’en tenait à cette approche suspicieuse du Juge d’instruction, ces ordres et filatures étaient des actes isolés qui ne pouvaient nullement être conçus comme étant des préméditations.
C’est à dire des planifications faites à l’avance et mûrement réfléchies pour exécuter un crime. Ce qui est très grave en droit pénal spécial. Car la nature des ordres données par les auteurs principaux, la conception de la filature de la cible, la rémunération des exécutants ainsi que la mobilisation d’importants moyens, induisent que les auteurs des faits reprochés avaient au sens des articles 74, 96, et 276 du Code pénal, ensemble et de concert, par préméditation, causé le meurtre de Martinez Zogo. L’article 276 en son alinéa 2 précise d’ailleurs qu'il y a préméditation même si (…) l'auteur subordonne son projet à la réalisation d'une condition quelconque: Il est constant ici que Amougou Belinga et EKO EKO avaient donné des ordres et fait mobilisé d’importants moyens, dans le but d’exercer des sévices sur la personne de Martinez Zogo.
Il n’est donc pas fondamental d’après l’article 276 (2) que Ces inculpés principaux ne soient pas poursuivis des faits d’assassinat parce qu’ils avaient fait mobiliser ces moyens humains et matériels uniquement pour la torture. Lorsque survient donc la mort, à l’ occasion de cette même transaction criminelle, ils sont bel et bien poursuivables pour des faits de coaction d’assassinat. Car il y a préméditation même si l'auteur a subordonné son projet à la réalisation d’une condition quelconque autre que le résultat. Pourvu que l’infraction soit commise à l’occasion d’une même transaction ayant donné la mort. Ce qui est le cas en l’espèce.
Uniquement sous le prisme de cet alinéa 2 de l’article 276 du code pénal, le juge d’instruction ne pouvait fractionner la transaction univoque ayant conduit au meurtre par préméditation du journaliste, en déduisant fallacieusement que les ordres donnés ne l’étaient que pour torturer le défunt. Ainsi le narratif de l’existence d’un second Commando que le juge essaie de construire, alors que les exécutants de ce crime crapuleux reconnaissent avoir exercé des sévices graves sur la personne de Martinez Zogo, en exécution des ordres qu’ils avaient reçus, révèle tout simplement l’existence de pressions qui justifient aisément les incohérences relevées. Sans le moindre élément probant de ce que ce journaliste était encore en vie, Le Juge a par angélisme accepté la thèse suivant laquelle, la victime malade et torturé, présentant des sévices graves dans des parties vitales de son corps et abandonné dans des conditions décrites dans les procès-verbaux, était encore en vie lorsque ses exécutants qui l’ont « traité », l’abandonnaient dans un terrain vague entièrement amoché dans ces circonstances où il a été trouvé. C’est du reste pour ne pas être confondu que le Juge d’instruction s’est gardé de décrire les traumatismes qui avaient été relevés sur la dépouille. Le juge a aussi fait montre de malignité, en refusant de s’attarder sur le mobile de ce crime, tel que contenu dans de nombreux documents trouvés à la radio du défunt (lesquels faisaient si peur aux accusés principaux). Le Juge d’instruction a plutôt laborieusement voulu convaincre, sur la thèse du deuxième commando, en se fondant uniquement sur des données de géolocalisation, pour déduire que c’est le nommé SAVOM, qui arrivé en urgence de BIBEY où il se trouvait, avait après un retrait d’argent d’un distributeur, permis à Danwe de payer les exécutants. Mais alors lesquels ? Et pour quelles opérations ? Seulement ce construit spécieux ne permet pas de répondre à certaines préoccupations: combien Savom avait il retiré de ce compte au soir des faits ? À quel moment avait-il procédé audit retrait et rencontré Danwe ? À quelle heure Danwe avait-il payé les exécutants ? Qui sont ceux qu’il avait payés et quand ? Les personnes payés appartenaient-elles aux deux Commandos ? Combien avait-il donné aux exécutants ? Le montant libéré correspondait-il aux retraits effectués par SAVOM ? Si non qui avait donné le surplus ? Et pourquoi ? Qui sont les membres de ce second commando ? Sont ils différents de ceux du premier commando ? Quelle était le mobile qui pouvait conduire à l’assassinat de Martinez Zogo par SAVOM ? De quoi parlait Martinez dans son émission amplitude ? Quelles sont les infractions d’atteinte à la fortune publique que soulevait le défunt journaliste ? Les auteurs principaux étaient-ils concernés ? Pourquoi le Juge s’est gardé d’éplucher les documents trouvés chez le Journaliste afin de chercher à comprendre si cet assassinat n’était pas commis au sens de l’article 276 (1-c), pour préparer, faciliter ou exécuter un crime ou un délit, ou pour favoriser la fuite des auteurs ? L’assassinat du journaliste profitait il aux auteurs principaux qui avaient détourné l’argent des lignes 65 et 94 ? Peut-on comprendre les vrais mobiles de cet assassinat sans une incursion dans ces détournements massifs ?Autant de préoccupations sans réponse qu’on a voulu éluder.C’est plutôt pour enraciner la duplicité relevée dans l’instruction de cette affaire, que le Juge d’instruction a fallacieusement fait recours à la notion de Complicité au sens de l’article 97 du code pénal. Le faisant, il ne s’éloignait pas du Commissaire du gouvernement qui avait en son temps parlé de « complicité par aide ». Une trouvaille de l’officine de la Coterie.En faisant donc recours tous azimuts à la complicité, le Juge ou ceux qui l’ont commis, a voulu de manière sibylline indiquer qu’il existait un véritable auteur de l’assassinat Martinez Zogo autre que les personnes actuellement détenues, lesquelles ne sont toutes poursuivies que pour complicité: les uns pour complicité de tortures, les autres pour complicité d’assassinat. Cette minoration de la participation des inculpés à la commission d’un crime aussi crapuleux nécessite pour qu’on puisse comprendre la duplicité malicieuse dans ces qualifications, que l’on s’attarde sur les deux notions pénales de complicité et de coaction:L’article 97 du Code pénale définit le complice d'une infraction qualifiée crime ou délit, comme étant :a) Celui qui provoque de quelque manière que ce soit la commission de l'infraction ou donne des instructions pour la commettre ;b) Celui qui aide ou facilite la préparation ou la consommation de l'infraction.La complicité se définit ainsi comme une provocation, une incitation une aide par facilitation ou par encouragement à la commission d'un crime ou d'un délit. Le complice n’a donc pas besoin de participer à la commission de l’infraction. Lorsqu’une personne participe à la commission comme c’est le cas dans l’assassinat du journaliste, elle est coauteure. L’article 96 du Code pénal définit quant à lui le coauteur comme celui qui participe avec autrui et en accord avec lui à la commission d'une infraction. La coaction est donc un processus par lequel deux ou plusieurs personnes travaillent ensemble et de concert pour commettre le crime. Il est constant ici que les inculpés dans l’assassinat de Martinez Zogo avaient agit ensemble et de concert, chacun ayant participé personnellement en posant un acte bien précis qui a conduit à la mort de ce journaliste. Pourquoi les magistrats militaires avaient ils choisi de recourir à la complicité ? Tout simplement pour minorer la participation de ceux-ci à la commission des faits.
C’est surtout pour blanchir les inculpés principaux détenus, en faisant croire à l’opinion que bien qu’ayant donné les ordres, ils n'étaient nullement les vrais auteurs de l’infraction. La spéciosité des arguments relevés pour asseoir ladite complicité et surtout leur fragilisation après par le Juge d’instruction, participe d’une seule finalité: celle qui permettra à la Juridiction de jugement d’achever le travail, en libérant purement et simplement « les complices ». LE SESAME DU JUGE D’INSTRUCTION QUI CONSACRE LE PERMIS DE TUER DÉLIVRÉ AUX CRIMINELS A COL BLANC Des frissons d’insécurité lorsqu’on se pose cette question qui taraude l’esprit depuis la découverte du cadavre du journaliste Martinez ZOGO.Pourquoi ces criminels à col blanc n’avaient ils pas choisi de faire disparaître la dépouille du journaliste supplicié après ce crime crapuleux comme ils en avaient l’habitude ?Ce fut juste pour envoyer un message fort à tous ceux qui se hasarderaient à faire des investigations dans le labyrinthe profond des immenses détournements jamais connus par le Cameroun sur des lignes 65, 94, ainsi que sur les patrimoines mobiliers et immobiliers importants des Ex-entreprises publiques ONCPB, ONPC, et REGIFERCAM.L’on croyait à travers la démonstration de force que dégageait l’exposition cruelle de la dépouille du journaliste Martinez ZOGO avoir atteint le summum de l’abject dans cette putréfaction de nos valeurs sociales. Que non ! Le bal orchestré par des commanditaires bien connus, autour de ce crime, depuis l’ouverture de l’information judiciaire a fini par révéler la véritable nature de ces ombres inhumains, assoiffés de sang. Trahissant au passage leur véritable dessein, qui est celui de vouloir contrôler par la rapine et la manipulation le pouvoir de Yaoundé. Ce constat, plus que cette exposition macabre de la dépouille suppliciée de Martinez Zogo soulève l’ire déjà perceptible des populations.Une colère que ne pourra contenir ces sorties grassement payés sur les réseaux sociaux et des chaînes de télévisions entretenues par la curie des satanistes, avec de l’argent volé des lignes 65 et 94, et dont certains bénéficiaires que n’ont réussi à masquer des pseudonymes apathiques tels BORIS BERTOLD, et SISMONDI BARLEV apparaissent aujourd’hui comme étant des simulacres qui révèlent comme dans un film d’horreur la puanteur des sphères en pleine ébullition de sorcellerie. Lesquelles étouffent par leurs miasmes, d’innocentes populations qu’ils entendent plonger dans un somnambulisme orgiaque pour mieux servir des gourous fornicateurs, dans leurs œuvres de dépouillement, d’asservissement et d’avilissement du peuple.
L’abject se voulant onéreux, l’argent circule à flot pour apprivoiser des hommes et neutraliser le pouvoir.L’étude de l’ordonnance intervenue offre, à travers des omissions entretenues, cette tentative de captivation et de diversion de la population, autour d’une thèse maladroitement construite dans le seul dessein de protéger des personnes bien connues, dont les noms ont du reste été révélés à l’opinion au lendemain de la commission de cette horreur. Des personnes qui ne lésinent sur aucun moyen pour ébranler l’édifice Cameroun.
Le ramdam médiatique assourdissant entretenue par la Coterie revèle de la part de ses membres une certaine naïveté. Celle des illuminés qui du haut de leur absurdité continuent de croire à l’inculture du peuple. Pourtant les pas laborieux des membres de cette coterie de détourneurs des fonds des lignes 65 et 94, qui tendent à se jouer de la mémoire collective, finissent déjà par exacerber ces populations suppliciées comme Martinez ZOGO qui n’attendent que le jour de la libération des auteurs de ce crime crapuleux pour exprimer leur sourde colère.Les préparatifs en cours de la coterie, dans le but de faire exfiltrer leur champion hors du pays, dès sa libération, confirment que ce club d’assassins est bel et bien au courant de cette colère montante d’une population exaspérée ?
En tout cas, la stupeur au lendemain d’une ordonnance fabriquée de toutes pièces pour aider à la libération de trois membres de la coterie par leurs alliés tapies au sein de l’administration, doit faire craindre le pire. La justice doit se remettre debout pour réguler le contrat social.Elle doit cesser d’être l’otage des personnes qu’elle doit réprimer et ne jamais oublier qu’elle statue au nom du peuple.C’est indéniable ! Dans l’affaire Martinez ZOGO l’argent a circulé et circule encore, pour acheter le mutisme des camerounais. Certains acteurs se livrent à cœur-joie, à construire le doute autour des évidences irréfragables de cet horrible assassinat. Il ne se passe plus de jour qu’on ne parle au niveau du Tribunal militaire de la circulation de fortes sommes d’argent où les magistrats militaires et avocats s’illustrent parfois comme de simples passeurs.
Des journalistes et bloggeurs bien connus, rassurés par une administration judiciaire qui les protège, exhibent dans des sorties surréalistes, une exubérance qui fait pâlir d’envie des citoyens laborieux, hélas dépouillés par des hiérarques pourvoyeurs desdits journalistes, qui essorent impitoyablement les caisses de l’Etat, au seul but d’être divinisés par des ombres sans âmes qui braillent à longueur de journées, en se gardant toutefois d’édifier les populations sur l’origine des sommes d’argent immenses qui leur étaient distribuées. Les valeurs professionnelles ont été battues en brèches par les magistrats du Tribunal militaire qui ont connu de cette affaire, visiblement à la solde des financiers de cette opération, et surtout de leur hiérarchie, laquelle ne s’est pas du reste gardée d’entretenir autour de celle-ci une certaine opacité critiquable. Allant jusqu’au refus de rendre compte au Garant des institutions républicaines.A la lecture de l’ordonnance du 29 février 2024, il est aisé de déceler le rôle joué par nos hommes en tenues qui ont connu de cette affaire.
On s'aperçoit à travers cette alchimie autour de la construction d’une hypothèse d’existence d’un deuxième commando, que le troisième juge d’instruction avait continué à éluder certains aspects du dossier qui avaient été soustraits par son prédécesseur et la mafia autour de cette affaire.On relève également que certains procès-verbaux d'audition comme celui de l'inculpé EBO qui faisait état de ce que Danwe avait transféré le film de la torture de Martinez Zogo à l’un des accusés principaux qui lui avait donné des ordres, ont été cachés. Le troisième Juge en occultant cet aspect voudrait il montrer que ces procès-verbaux n’ont pas été retrouvés ?Il y a également cette phase de la torture qui a eu lieu à l'immeuble Ekang. Ce point a été aussi éludé.
Mais pourquoi cache t-on la scène du crime ?De nombreuses investigations ont été faites et fournies aux magistrats militaires. Comme ces déclarations exploitables du journaliste de Reporters sans frontières. On les a éludés, mais plutôt entrepris auprès des journalistes qui faisaient ces investigations, des actions tendant à les museler au travers d’une immenses corruption que l’opinion à décriée. Certains journalistes et bloggers ont même été invités et reçus au niveau le plus élevé de notre administration, au mépris des emblèmes de l’Etat, pour préparer l’opinion à l’échéance de tout ce qui se passera les tous prochains jours, à savoir la libération de AMOUGOU BELINGA et des deux autres membres de la coterie, afin de consacrer définitivement l’impunité proclamée dans ce tableau de l’exposition stupéfiante du corps mutilé d’un journaliste qui n’avait fait que dénoncer les détournements massifs dans les lignes 65 et 94.Le micro s’est tu !L’opacité et l’impunité semblent avoir été réinstaurées !Beaucoup de journalistes sont à table. Et beaucoup sont désormais membres de la Coterie.
L’argent coule à flot !On a d’ailleurs continué dans cette information judiciaire à éluder la participation des chefs de certains départements ministériels dont le rôle a l’intérieur de cette mafia avait été évoqué.
Et l’on comprend leur jubilation au lendemain de la notification de cette ordonnance.On a poussé l’incongrue au paroxysme en essayant de fragiliser les charges qui pesaient sur AMOUGOU BELINGA ET EKO EKO, en occultant les données de police technique, et en refusant d’éplucher les documents qui avaient été trouvés dans la radio et même au domicile du défunt journaliste. Ces documents répondaient à la question relative à la préméditation et au mobile de ce crime crapuleux. Cette même démarche suspicieuse, tendant à la fragilisation des charges par le juge d’instruction a également été observée autour de Bruno BIDJANG.
Ce comportement ambigu révèle le dessein caché d’une instruction judiciaire biaisée, qui s’efforce à construire autour d’une affabulation, la thèse d’un deuxième commando, dans le seul but de détourner l’attention sur les véritables mobiles de ce crime qui n’étaient en vérité qu’une action pour museler tout journaliste aussi proche du pouvoir, qui essaierait de parler des détournements sur les lignes 65 et 94, voire même parler des détournements constatés dans la gestions du patrimoine des Ex-entreprises publiques ONCPB, ONPC, et REGIFERCAM.
Les acteurs desdits détournements sont connus !Sont ils différents des auteurs de ce crime crapuleux ?Face à la puissance de l’argent, et surtout des positions dans l’appareil d’Etat de ceux qui ont aujourd’hui la Justice entre leurs mains, le ministère public près le Tribunal militaire pourra t’il à l’audience s’éloigner de ce qui se dessine comme la libération de ces intouchables ?Ecoutera t-il la colère d’un peuple assoiffé de Justice qui crie vengeance pour le journaliste Martinez Zogo ?
En tout cas la provocation de la Coterie au lendemain de la notification témoigne à suffire que ses membres se fichent pas mal des conséquences de cette consécration de l’impunité.C’est d’ailleurs pourquoi ils ont enflammés d’articles insolents la plupart des blogs sur les réseaux sociaux afin d’exprimer leur grande satisfaction à la lecture du sésame qui conduira à la libération très imminente de leur champion AMOUGOU BELINGA, le gardien de tout le butin des détournements déplorés, qui organise à ciel ouvert le blanchiment de ces fonds, en ébranlant l’équilibre géopolitique de toute l’Afrique central. Maitre Tchougang n’avait pas menti lorsqu’il révélait que les mouvements aux frontières orientales du Cameroun intéressaient cet homme d’affaire.Au lendemain de la notification de l’ordonnance entreprise, certains réseaux ne se sont pas cachés pour exprimer leur sympathie à l’endroit de certains hiérarques, en présentant ladite ordonnance comme étant la preuve de leur innocence comme s’ils étaient aussi des inculpés dans ce dossier.
Une chaîne de télévision appartenant à l’un des accusés n’a pas contenu sa joie. Allant jusqu’à organiser au mépris de la loi une émission pour se livrer à des commentaires tendancieux sur une ordonnance dans une affaire encore pendante. Cette jubilation avait une seule explication: l’imminence de la libération certaine des principaux accusés dans cette affaire. En effet la spéciosité des charges relevées et leur fragilisation par le Juge d’instruction et le Commissaire du Gouvernement confortait cette thèse.Les fortes rumeurs de corruption qui meublaient l’environnement de cette instruction avaient semble t’il conduit au remplacement du Juge SIKATI.
Seulement l’ordonnance de règlement entreprise révélait plutôt l’existence d’un facteur caché qui entravait l’instruction sereine de cette affaire, malgré le remplacement des magistrats. A la lecture de cette ordonnance de règlement, et surtout du réquisitoire définitif il se dégage comme une espèce de collusion inexpliquée entre les différents acteurs de la Justice militaire jusqu’au niveau le plus élevé. L’opacité entretenue même à l’égard du Garant des institutions apparaissant suspicieuse.Au niveau de ce département ministériel qui a peur de la manifestation de la vérité ? La composition de la juridiction de jugement étant déjà connue par les principaux accusés et leurs différents mentors, il faudra s’attendre à une célérité exceptionnelle dans le jugement de cette affaire. Aucun incident de procédure, voire même un débat autour de l’autopsie ne sera toléré.
La libération sans peine ni dépens des accusés principaux est en cours de célébration dans les espaces déjà préparés à cet effet avec en toile de fond de nombreuses procédures en indemnisation qui seront lancées pour laver l’affront. Les pouvoirs publics se doivent cependant de rester vigilants. Car le caractère géopolitique de cette affaire au regard de nombreuses infiltrations trahies par l’engouement des médias occidentaux, nécessite des mesures urgentes, pour éviter les fractures sociales qu’une gestion maladroite et mafieuse pourrait générer. La Justice doit rétablir les équilibres dans cette affaire. Elle doit se passer des « influences de toutes sortes » pour dire le droit ! Maitre TCHOUNGANG , vous avez la parole !
Par : OUMAROU ADAMOU
Magistrat Emérite
Je continue et continuerai de croire en la justice. Si ce n’est celle des hommes, celle de Dieu.