La polémique entourant les ordonnances de libération provisoire de Jean-Pierre Amougou Belinga et de Léopold Maxime Eko Eko dans l'affaire Martinez Zogo prend de l'ampleur, mettant en lumière des interrogations sur leur authenticité. Dans une correspondance datée du 8 décembre, que Jeune Afrique a pu consulter, le président de l'Ordre des avocats du Cameroun, Mbah Éric Mbah, a formellement interpellé le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, lui demandant de faire toute la lumière sur cette affaire délicate.
Le président de l'Ordre des avocats souligne dans sa lettre un "ensemble de contradictions" qui ont terni l'image de la justice camerounaise, exposant le système judiciaire à la calomnie. Mbah Éric Mbah dénonce également un "choc ignoble" résultant des "instruments et processus issus de la justice militaire, plus précisément du tribunal militaire de Yaoundé". La situation, selon lui, met à l'épreuve l'intégrité du système judiciaire.
L'avocat insiste sur l'urgence de vérifier l'authenticité des ordonnances de libération. Si celles-ci s'avèrent être des faux, il demande que les responsables soient traduits en justice dans les meilleurs délais pour restaurer l'image du pouvoir judiciaire camerounais. Mbah Éric Mbah appelle également à l'arrestation des auteurs de la manipulation si les documents sont avérés faux.
Le point de vue qui préoccupe le plus l'avocat est le silence du ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, face à cette controverse, alors que son département est au cœur de l'affaire. Il estime qu'une déclaration explicative et clarificatrice de la part du ministère de la Défense est nécessaire pour restaurer la confiance du public et protéger la crédibilité du système judiciaire camerounais.