Amougou Belinga a-t-il réellement participé au plan d’assassinat du journaliste Martinez Zogo ? Les enquêteurs du SED ne sont pas les seuls à croire cela. La victime même avant sa mort citait le nom du patron du groupe l’Anecdote parmi les personnes qui le menaçaient. Après la mort de Martinez Zogo, Haman Mana le directeur de publication du journal Le Jour qui le côtoyait fait des révélations allant dans ce sens. Le journaliste se sentait en danger et connaissait bien ses bourreaux.
« Il me l'a avoué la veille de son décès. Nos bureaux ne sont pas loin, l'un de l'autre. Il est descendu dans mon bureau et il m'a dit: "ils vont me tuer". Il m'a dit au passage, après moi, ce sera toi. Après cet entretien il est sorti, après ce qui est arrivé est arrivé », a déclaré Haman Mana avant de préciser que le patron du groupe l’Anecdote était le principal nom qui revenait à la bouche de Martinez Zogo.
« Il était menacé par des gens qu'il dénonçait. Monsieur Amougou Belinga avec la pluie de marchés incroyables en plus des livraisons (je ne sais pas si elles était fantaisistes ou pas)... », a laissé entendre Haman Mana.
Entre Amougou Belinga et le directeur de publication du journal Le Jour, ce n’est pas le grand amour. Bien avant l’assassinat barbare de Martinez Zogo, Mana avait contribué à faire l’échec à la nomination d’Amougou Belinga comme parrain d’une promotion des étudiants de l’Esstic. Alors que tout semble déjà ficelé, le journaliste a adressé une lettre à la direction de l’Esstic pour dénoncer le choix du Zomloa des Zomloa. Le projet a dans la foulé été suspendu. Mécontent, Bruno Bidang, étudiant en première année à l’Esstic a abandonné les cours en solidarité pour son employeur Amougou Belinga qui se sentait humilié une nouvelle fois.
La vie au SED n’est pas facile pour Amougou Belinga. Le PDG de groupe l’Anecdote aurait tout prévu sauf son retour jeudi soir dans la cellule noire du secrétariat d’Etat à la défense. Ses avocats l’imaginaient déjà devant le juge d’instruction qui allait décider de sa libération ou son placement en détention provisoire.
Mais c’était sans compter avec les avocats du lieutenant-colonel Justin Danwé qui exigé que le juge qui entendra leur client soit du même grade ou de grade supérieur comme le prévoit la loi.
« C’est pour cette raison que le réquisitoire introductif d’instance – document par lequel le commissaire du gouvernement, Cerlin Belinga, saisit le juge d’instruction – n’a pu être produit. Une situation qui prolonge la garde à vue des différents suspects, ce qui a suscité l’ire des avocats d’Amougou Belinga, qui n’ont pas manqué de le faire savoir à ceux de Danwe. Si les renouvellements dans les tribunaux militaires interviennent habituellement en mars, il est fort probable que le ministère de la Défense revoie son calendrier », rapporte Jeune Afrique.