Lundi 15 avril, le secrétariat d'État à la Défense (SED) chargé de l'enquête sur l'assassinat de Sylvie Louisette Ngo Yebel a procédé à une reconstitution publique des faits à Yaoundé. La journaliste de formation et chargée de communication au sein du secrétariat exécutif de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac) avait été retrouvée morte le dimanche 7 avril, son corps démembré et dissimulé dans deux valises. Son fils, Landry Yebel Batek, est le présumé meurtrier.
De nombreuses questions entouraient ce crime, notamment la possibilité d'un lien avec l'activité professionnelle de la victime. Cependant, le mari de Sylvie Louisette Ngo Yebel a rejeté la thèse d'un "crime déguisé" en rapport avec sa profession.
La reconstitution des faits, basée sur les déclarations du meurtrier présumé, a révélé que le drame a pris sa source le 6 avril 2024, lorsque Landry Yebel Batek, 23 ans, est rentré au domicile de sa mère dans le quartier d'Odza. Une dispute a éclaté entre eux à propos de mobilier disparu, et Landry Yebel Batek a fini par maîtriser sa mère, l'étouffer avec un oreiller, traîner son corps dans les toilettes, puis le sectionner avec une scie avant de le ranger dans deux valises noires.
Après avoir commis son crime, Landry Yebel Batek a retiré 900 000 francs CFA (1 370 euros) des comptes de sa mère, acheté une console de jeu, un téléphone et d'autres gadgets, puis invité ses amis à prendre un verre dans un snack au quartier Damas, à Yaoundé. Vers minuit, il a jeté les restes de sa mère dans un ruisseau au quartier Etoa-Meki.
Le lendemain matin, pour effacer les traces, il a fait appel à un ami pour déplacer le véhicule de la victime vers Soa, une banlieue de Yaoundé. Les téléphones de la disparue et les clés de la voiture ont été jetés aux alentours, où ils finiront par être retrouvés par les gendarmes.
Cette reconstitution des faits, sous la surveillance d'une escouade militaire dans les rues de Yaoundé, a permis d'écarter la piste d'un crime lié à l'activité professionnelle de Sylvie Louisette Ngo Yebel. Son fils, Landry Yebel Batek, reste en détention dans l'attente de son procès.