Nous l’annoncions il y a quelques heures. Une nouvelle commission dénommée ‘commission mémoire’ a été mis en place et elle sera chargée de travailler sur l'action de la France au Cameroun pendant la colonisation et après l'indépendance du pays.
Deux personnes vont codiriger les enquêtes et à la tête de cette commission, le camerounais Blick Bassy. Il va codiriger avec l'historienne française Karine Ramondy.
Blick Bassy n'a jamais caché son attachement et son désir d'honorer la mémoire des martyrs de la lutte pour l'indépendance au Cameroun. Il est un Artiste engagé et Blick Bassy utilise surtout son talent pour passer ses messages. Il est chanteur, auteur, compositeur, producteur, guitariste et percussionniste. « Dans son dernier album, intitulé « 1958 » en référence à l'année de l'exécution de héros de la résistance anticoloniale camerounaise, il rend hommage à Ruben Um Nyobe, un combattant pour l'indépendance du pays », se rappelle RFI.
À ses côtés, l'historienne et enseignante Karine Ramondy. Cette Française est auteure de plusieurs livres et articles sur les leaders africains assassinés avant les indépendances. Chercheuse-associée à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Karine Ramondy a soutenu en 2018 sa thèse sur l’assassinat des leaders africains au tournant des années 1960, comme « moment » de construction nationale et de régulation des relations internationales. Ses recherches s’articulent autour de l’Histoire de l’Afrique dans les relations internationales au XXe siècle, l’histoire du panafricanisme.
Il faut rappeler que la création de cette commission avait été annoncée en juillet dernier par le président français Emmanuel Macron lors de sa visite à Yaoundé. Il avait promis une ouverture totale des archives sur la Guerre du Cameroun (1955-1971).
C’est donc au total une douzaine d'experts des deux pays dans cette commission qui devra tenter d'établir la vérité sur ce qui s'est réellement passé durant la période de la guerre d'indépendance. Une guerre longtemps passée sous silence.