Assemblée Nationale: le SDF accuse le RDPC de manipulation

23331 Assemblee Nationale02121570 Assemblée Nationale du Cameroun

Sat, 19 Nov 2016 Source: 237online.com

Le 16 novembre 2016, le groupe parlementaire du Social Democratic Front (Sdf) a organisé un point de presse à l’hémicycle pour dénoncer la réunion entre les parlementaires du Rdpc parti et les leaders des avocats anglophones en grève.

La rencontre s’est tenue la veille à l’hôtel des députés. D’après nos sources, l’enjeu était d’atténuer l’action des avocats grévistes. Les militants du Sdf des régions anglophones à l’Assemblée nationale se disent « étonnés et embarrassés par cette autre manipulation orchestrée par leurs collègues du Rdpc qui ont invité les leaders des avocats grévistes du Common law ».

L’honorable Mbah Ndam, président du groupe parlementaire Sdf, assure que ses membres n’ont pas été informés d’une telle réunion.

« Cette réunion devrait se faire dans le cadre d’une assemblée générale au Nord-Ouest. Le problème des avocats anglophones au Cameroun est réel. Un système ne doit pas assimiler l’autre. Dans les régions anglophones,

les avocats francophones sont plus nombreux et c’est un problème majeur. Il faut revenir au fédéralisme car, la justice n’y est pas », a-t-il martelé.

Pour lui, la réunion organisée à l’Assemblée nationale par le Rdpc est une manœuvre pour atténuer les conséquences fâcheuses de l’action des grévistes.

Les résolutions de ladite réunion dont le Jour a obtenu une copie indiquent que huit avocats leaders de la branche du Common law et 20 députés Rdpc sous la houlette de Emilia Lifaka Monjowa, vice-présidente de l’Assemblée nationale, étaient présents à cette rencontre tenue le 15 novembre 2016.

Les députés du parti des flammes présents à cette rencontre sont Muyali Mary, Enox Tandjong, Me Emmanuel Mbiam, Francis Enwe, Clarah Aleh Eyabi, Martin Atinda, Daniel Ngalle Etongo, Emmanuel Banmi, etc.

La déclaration précise qu’Emilia Lifaka Monjowa a, au nom de Cavaye Yeguie Djibril, président de l’Assemblée nationale, remercié des avocats grévistes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest d’avoir accepté de « participer à cette réunion cruciale ».

Joint au téléphone hier, Me Emmanuel Mbiam a admis que ladite réunion a effectivement eu lieu. Pour lui, les avocats partout dans le monde sont des défenseurs de la liberté et ne doivent pas être brutalisés. Il a toutefois affirmé que le Cameroun est un Etat de droit.

« L’enjeu de la réunion était d’apaiser le climat. Accuser le président de l’Assemblée nationale et les parlementaires Rdpc est un faux procès. L’initiative vient des députés Rdpc du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui assistent depuis quelques temps au pourrissement d’une situation qui ne trouve pas de solution. Pourquoi les députés Sdf n’ont-ils pas pris cette initiative ? Il n’y a pas de sectarisme et tous les députés ont la possibilité de le faire. Je crois que le Rdpc a eu le mérite d’anticiper», a-t-il insisté.

Il propose de reformer la loi de 1990 car, il y a un réel malaise profond dans la profession d’avocat et, surtout, d’assurer la coexistence des deux systèmes au Cameroun.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que plusieurs recommandations ont été prises au cours de la concertation du 15 novembre 2016 à l’hôtel des députés.

Les parlementaires condamnent vertement le mauvais traitement infligé aux avocats grévistes.

Une commission parlementaire indépendante doit être mise sur pied. Une réunion élargie aux responsables du ministère de la Justice est à organiser.

Il faut amender la loi du 19 décembre 1990 régissant le métier d’avocat au Cameroun.

Enfin, les toges et effets personnels des avocats doivent leur être remis, en plus des compensations.

Source: 237online.com