Les députés et les sénateurs du Social Democratic Front (Sdf) peuvent-ils subir des représailles dues à l’opération « Blocus » visant à empêcher toute délibération, afin d’imposer le débat sur la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ? Après avoir contraint Cavaye Yeguié Djibril, le président de l’Assemblée nationale, à adopter la loi de règlement sans discussion générale préalable, les députés du Sdf ont promis de perturber les travaux de l’actuelle session si leurs doléances sont ignorées.
Ce matin, la Conférence des présidents se tient dès 10 heures. Un dépôt de texte est prévu dès 10h 30 au cours de la séance plénière. A 11 heures, la Commission des affaires étrangères se réunit également en vue d’adopter le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier le traité sur le commerce des armes, adopté le 02 avril 2013 à New York et entré en vigueur le 24 novembre 2014. Peut-on les exclure de l’hémicycle les députés du Sdf s’ils restent péremptoires dans leur démarche ?
Le règlement intérieur prévoit-il des sanctions en cas de trouble d’un député voire d’un groupe parlementaire? Vendredi dernier, Jean-Michel Nintcheu, député Sdf, a dit ne craindre aucune représaille. Surtout que, Jean Tsomelou, secrétaire général du Sdf, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat ont été notifiées des mises en demeure sur les actions en cours du parti. En effet, l’évolution dramatique, la radicalisation et les derniers développements tragiques qu’ont connus la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis une année doit faire l’objet d’un intérêt national majeur.
Selon Jean Tsomelou, les deux groupes parlementaires du Sdf respectent la constitution. « Notre problème, c’est l’inscription à l’ordre du jour. Le président de l’Assemblée nationale assure la police, mais le règlement intérieur de l’Assemblée nationale ne prévoit aucune sanction. Rien n’est dit à ce sujet », a-t-il martelé. Joint hier dimanche 26 novembre 2017 au téléphone, Haman Tchiouto, député RDPC et rapporteur de la Commission des lois, a affirmé que « Les cas de trouble sont soumis à l’appréciation du président de l’Assemblée nationale. Si c’est un seul député, c’est facile à gérer. Tout le groupe parlementaire est cette fois concerné ; et c’est difficile de sanctionner les députés d’un seul parti politique ».
En rappel, après l’adaptation de la chanson populaire « Paul Biya, Paul Biya (...) le pays va mal », Cavaye Yeguié Djibril, le Pan, depuis le perchoir, répliquait « Le pays va bien, le pays va bien...Le Sdf va mal ».