Assemblée générale de l’ONU : un proche de Paul Biya vers la Présidence

Ag Onu Assemblée générale de l’ONU

Sat, 30 Mar 2024 Source: www.camerounweb.com

Le Camerounais Philémon Yang, 76 ans, devrait officiellement prendre pour un an la présidence de la 79e Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU) en juin prochain. Il succédera ainsi à Denis Francis de Trinité-et-Tobago. Le poste est quasiment acquis au Cameroun, selon un haut responsable de la présidence camerounaise contacté par Le Monde.

Le suspense a été entretenu par l'Afrique du Sud jusqu'à la réunion du Conseil exécutif de l'Union africaine du 16 février à Addis-Abeba, suscitant quelques incompréhensions à Yaoundé. Cependant, Pretoria a finalement retiré la candidature de son ancienne ministre des services publics, Geraldine Joslyn Fraser-Moleketi.

Le Cameroun a fait campagne pour son ancien premier ministre, demandant officiellement le soutien des ambassadeurs accrédités à Yaoundé dans son discours de vœux au corps diplomatique le 5 janvier. Philémon Yang peut ainsi compter sur la bienveillance du président Paul Biya dont il fut dix ans le premier ministre. Depuis qu'il a été remplacé à ce poste en janvier 2019, cet anglophone de la région du Nord-Ouest, où sévit depuis 2017 un conflit entre mouvements séparatistes et forces armées camerounaises, est resté dans les arcanes du pouvoir.

Nommé grand chancelier des Ordres nationaux, dont le bureau est installé à la présidence de la République, Philémon Yang est resté convié à toutes les cérémonies officielles, jamais assis bien loin du chef de l'Etat. Sa candidature pour la présidence de l'AG de l'ONU a tout de suite été validée par les pays de la Ceeac, car c'est une figure connue de cet espace où il a très souvent représenté le président lors des sommets.

Ancien procureur, Philémon Yang a gravi les échelons dans l'ombre de Paul Biya qui le nomma vice-ministre de l'administration territoriale en juin 1975, alors que lui-même venait fraîchement d'être désigné premier ministre par le président Ahmadou Ahidjo. Taiseux et pondéré, vivant modestement d'après ses proches, il a passé vingt ans (1984-2004) comme ambassadeur du Cameroun au Canada et a été épargné par les poursuites quand plusieurs ministres des gouvernements qu'il a dirigés entre 2009 et 2019 sont aujourd'hui détenus, condamnés après avoir été accusés de détournement de deniers publics.

A New York, si des tractations se poursuivent pour la constitution du bureau de la 79e Assemblée générale de l'ONU, l'ancien premier ministre s'apprête à vivre déjà une nouvelle vie, engagé dans la résolution des crises du monde et loin des guerres intestines de la vie politique camerounaise.

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