Les appels « du peuple » n’arrêtent pas de pleuvoir en direction de Paul Biya. L’élite du sud, des anciens pensionnaires de l’Ecole d’administration et de magistrature, les sénateurs de la Région du Centre, des militants RDPC du Wouri ou encore l’élite du Grand-nord. Tous invitent Paul Biya, 83 ans dont 34 à la tête de l’Etat, à se présenter à la prochaine élection présidentielle.
Le scrutin est normalement prévu en 2018 mais les caciques du pouvoir de Yaoundé pensent déjà à une probable anticipation. Le cas de Paul Atanga Nji. Le ministre chargé des missions à la présidence de la République a récemment signé, avec 13 de ses frères de la région du Nord-ouest une motion de soutien dans laquelle ils parlent de «L’anticipation probable de l’élection présidentielle de 2018 ».
Le Quotidien de l’Economie (LQE) du 2 février 2016 revient sur ladite motion de soutien publié 1 jour avant dans les colonnes de Cameroon Tribune, le quotidien à capitaux publics. Pour mieux comprendre l’importance de la question, le journal signale que M. Atanga Nji en plus d’être ministre, est Secrétaire permanent du très important Conseil national de la sécurité. L’homme jouit également de l’avantageuse réputation d’être très proche du président de la République.
Pourquoi une présidentielle anticipée ? LQE y apporte la réponse en reprenant les signataires du document. « Selon Paul Atanga Nji, un examen minutieux de l’agenda présidentiel de l’année 2018 amène à constater qu’en 2018 et conformément à la loi, le Cameroun devra organiser les élections législatives, les élections municipales, les élections sénatoriales et l’élection présidentielle. Au total, quatre grands scrutins. Sur un autre plan, étant donné que le chef de l’Etat a pris l’engagement d’organiser la prestigieuse Coupe d’Afrique des nations de football qui débutera en janvier 2019. Les infrastructures liées à l’organisation de cette CAN doivent être achevées et réceptionnées en juillet 2018 délai de rigueur : le stade d’Olembe à Yaoundé, le stade de Douala, le bitumage des principaux axes routiers, la construction des hôtels et hôpitaux, etc », indique le journal qui parle aussi des questions sécuritaires.
Au vu de ces importants chantiers, Atanga Nji et les autres se disent « persuadés que l’organisation de quatre élections importantes en 2018 qui coïncide avec l’achèvement de tous les travaux liés à l’organisation de la CAN 2019 surchargera davantage l’agenda présidentiel ». De ce fait, cette élite « suggère humblement » à Paul Biya « seul juge de l’opportunité, d’examiner la possibilité d’anticiper l’élection présidentielle de 2018, afin de disposer de plus de temps pour gérer d’autres engagements d’Etat d’importance capitale ».