Interrogé au Parlement, le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense (Mindef) rejette toutes les accusations de négligences de la part des militaires.
Au cours de la discussion général qui a eu lieu hier jeudi 30 novembre à l’Assemblée nationale autour de deux projets de loi portant ratification d’accords de coopération militaire avec la Russie et la Grande-Bretagne, la députée Joséphine Simo du Rdpc dans les Bamboutos (région de l’Ouest) a interpellé le ministre de la Défense sur l’attaque séparatiste du 21 novembre dernier sur le petit marché de Bamenyam. Pour l’élue, les Force de défense et de sécurité auraient été prévenues de l’attaque, mais n’auraient pas anticipé. Ce que dément le ministre de la Défense (Mindef), Joseph Beti Assomo.
« Lorsque vous affirmez que les Fds avaient été prévenues, étaient informées et n’avaient pas bougé du tout, et avaient laissé faire. Ce n’était pas le cas » , a d’emblée rejeté le membre du gouvernement. A en croire le Mindef, « si ces forces avaient pris la poudre d’escampette et avaient abandonné les populations à leur sort, il n’y aurait pas eu deux gendarmes blessés le même jour dans le même incident. Il y a des morts civils, nous le reconnaissons, mais nous avons également eu trois gendarmes blessés, dont l’un grièvement, qui étaient au marché et qui ont fait face à cette attaque » . Il révèle que parmi les trois gendarmes blessés, l’un l’est grièvement et est interné à l’hôpital militaire régional de Bafoussam, la grande ville de la région de l’Ouest.
Conclusion hâtive
Le ministre explique que les gendarmes n’ont pas pris la clé des champs durant cette attaque et qu’il n’y a pas eu de négligences de la part de l’armée, car les militaires « Ils étaient là » . En revanche, le Mindef pointe le climat de tension qui prévalait déjà à Bamenyam et qui aurait facilité l’incursion des séparatistes armés venus de la région du Nord-Ouest voisine. « Il faut aussi prendre les remous qu’il y avait dans cette localité autour de la désignation d’un chef traditionnel. A la réalité l’attaque séparatiste a trouvé un terreau qui était déjà fertile parce que les esprits étaient déjà bien chauffés dans cette localité pour une dispute autour de la désignation d’un chef.
Donc les populations étaient déjà à couteaux tirés et avaient même déjà pris les armes dans cet incident » , accuse le ministre de la Défense. Pour autant, il conseille de ne pas prendre de conclusion hâtive et d’attendre les résultats de l’enquête qui a été ouverte pour établir les responsabilités dans l’attaque du mardi 21 novembre à Bamenyam. Ce jour-là, vers 10 heures, des miliciens séparatistes venus de Balikumbat, dans la région de l’Ouest, mènent un raid sur la place du petit marché de la localité.
Le bilan de l’attaque dressé par le gouvernement fait état de 9 morts et plusieurs blessés. L’attaque a du reste été revendiquée par Capo Daniel, un leader séparatiste établi à l’étranger.