Attentat meurtrier d’Ekondo Titi : des zones d’ombres et des graves questions soulevées

Les zones d'ombre de ce drame

Fri, 4 Mar 2022 Source: L’expression N° 088 du 4 mars 2022

Une attaque à la bombe contre le convoi du maire d’Ekondo Titi, dans le département du Ndian, région du Sud-Ouest du Cameroun, a fait, mercredi, six mort et plusieurs blessés, a-t-on appris auprès des autorités locales.

« Le convoi du maire et du sous-préfet était en tournée socio-économique lorsque leur véhicule a roulé sur un engin explosif autour de Bekora, localité située dans l’arrondissement d’Ekondo-Titi », a indiqué à l'Agence Anadolu, le préfet du département du Ndian, Gilbert Guibai Baldena, précisant que l’attaque a eu lieu vers midi (heure locale).

Le Journal L’expression dans sa livraison N° 088 du 4 mars 2022, revient sur les zones d’ombre qui entourent ce drame.



L’attentat qui a frappé la localité d’Ekondo Titi dans la région tourmentée du Sud-Ouest ce mercredi 02 mars 2022 a laissé la communauté nationale et même internationale sans voix. Il est probable que ce soit le plus grave attentat enregistré en ce début d’année 2022 dans toute ces régions en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en particulier parce qu’il a provoqué le décès sur ce champ de l’autorité administrative, le SousPréfet Timothée ABOLOA, le magistrat municipal Kenneth NANJI, le Président de la Sous Section RDPC William EBEKU ainsi que du Chauffeur Stanley MEH et de l’Adjudant AKONO. C’est dire que c’est le sommet de la représentation de l’Etat et du pouvoir qui a été décapité sur le chemin d’une mission de routine dans ce département du Ndian qui commençait à connaitre une certaine accalmie après les efforts remarqués du Chief Joseph DION NGUTE, Premier Ministre et Chef du Gouvernement

l faut rappeler que le Directeur du Cabinet de ce même Premier Ministre s’était rendu à Medumba, non loin d’Ekondo Titi quelques jours avant cet attentat pour les obsèques de son père. Les cérémonies relatives à ces obsèques étaient potentiellement plus risquées avec le parterre d’autorités traditionnelles, administratives, politiques ou sécuritaires qui s’étaient mobilisées dans la sérénité totale. Que s’est-il donc passé en l’espace d’une semaine pour que la violence atteigne subitement un tel niveau dans cette zone ? Le doigt accusateur a été immédiatement tendu vers les sécessionnistes ambazoniens qui sèment la terreur dans la région depuis près de six ans. Mai au-delà de la consternation et de la condamnation sans appel de ce crime odieux perpétré par les ennemis de la Nation et de la Paix, quelques questions ont émergé dès l’annonce de cet attentat en rapport particulier avec les circonstances et le contexte de son occurrence et le mode opératoire qui l’a caractérisé. Sur les images et d’après diverses sources, toutes les victimes de cet attentant à l’Engin Explosif Improvisé se déplaçaient dans un seul véhicule 4 x 4 banalisé CA 5366 C. Donc facilement reconnaissable par tout potentiel ennemi sécessionniste qui pourrait les prendre pour cible. Tout ce cortège de hautes autorités administratives, municipales et politiques n’avaient visiblement pas la moindre escorte sécuritaire ou protocolaire. C’est très curieux pour ce genre de mission dans une localité qui est encore potentiellement risquée du fait de cette crise anglophone. IL y a un deuxième fait troublant relatif à la thèse de l’engin explosif improvisé et de son explosion sous les roues du véhicule qui lui aurait « marché » dessus : sur les images de la piste rurale qui est le supposé lieu de l’attentat et de l’explosion, on ne voit presque pas de véritables traces d’explosion ni sur le sol, et encore moins sur le véhicule qui aurait explosé.

Le véhicule 4 x 4 est quasi intact, visiblement prêt à reprendre la route malgré la poussière qui s’y est incrustée en cette saison sèche. Même dans l’hypothèse d’une explosion de l’EEI qui aurait soufflé ce véhicule, rien n’indique que sa violence était de nature à tuer tous ses cinq occupants. Tout porte clairement à croire que le véhicule transportant ces autorités et ce qui tient lieu de leurs accompagnateurs de service a été arrêté par un obstacle expressément placé à cet endroit et dans une faible hypothèse par un Engin Explosif Improvisé de faible amplitude. C’est après l’arrêt du véhicule, les cinq occupants auraient froidement abattus par leurs « coupeurs de route ». Il est difficile de croire qu’iIs sont morts de l’explosion de ce véhicule. Une enquête plus poussée après la phase de l’émotion pourrait en faire savoir plus. Ce qui est certain, le contexte, les circonstances et le mode opératoire de cet attentat meurtrier laisserait plus croire à un meurtre prémédité et exécuté par l’une des multiples factions du pouvoir de Yaoundé qui se battent pour contrôler les rênes du pouvoir aussi bien à Yaoundé que sur le terrain de régions en crise du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. IL est clair que les efforts de restauration de la Paix engagés par Joseph DION NGUTE, le Premier Ministre et Chef du Gouvernement font forcément des jaloux et énervent les nombreux businessmen de la guerre dans ces régions. Un retour définitif à la paix les met au chômage et coupe les robinets de divers financements, des missions et de toute cette économie de la guerre qu’ils ont créée et entretiennent au NOSO. C’est un grave problème depuis au moins trois ans que les espoirs de paix se profilent à l’horizon après le Grand Dialogue National.

Enfin, et dans les batailles feutrées qui émaillent toujours les rumeurs de remaniement ministériel au Cameroun, un retour à la paix dans cette localité et dans les régions en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest serait mis au crédit de Chief Joseph DION NGUTE, avec une très probable reconduction à la Primature par le Président Paul BIYA. Cette perspective est très mal perçue par d’autres clans du régime de Yaoundé qui se battent pour réduire à néant les efforts sincères du PM pour la normalisation définitive de la situation dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. IL faut dont poser des actes de la plus forte densité émotionnelle et politique pour montrer qu’il a lui aussi échoué chez lui-même. C’est simplement de cela qu’il s’agit et rien d’autre. Ces ennemis de la paix et ces marchands de la guerre au NOSO ont juste porté les masques des Ambazoniens pour exécuter ces basses manœuvres et surtout cet attentat pour lequel une vraie enquête doit urgemment être diligentée par l’Assemblée Nationale, le Premier Ministre et le Ministre de la Défense ou encore par le Chef de l’Etat, son Excellence Paul BIYA. CE serait la seule façon d’éclairer les zones d’ombres de cet attentat ignoble et de démasquer ces autres dangereux ennemis de la nation et de la paix au Cameroun

L’expression N° 088 – du 4 mars 2022

Source: L’expression N° 088 du 4 mars 2022