Quelques minutes après le décollage du vol à Genève à 11h 44 (heure de Berlin) et suite a une pression atmosphérique, Paul Biya a failli lâcher dans l'avion. Ça bougeait dans tous les sens. La grosse équipe médicale pluridisciplinaire qui l'accompagnait s'est mobilisée pour le remettre à point. C'est deux heures de temps après sur le Sahara qu'il a repris ses sens.
La plus grosse frayeur c'était lorsque les pilotes ont amorcé l'atterrissage vers l'aéroport de Yaoundé-Nsimalen. La pression atmosphérique était plus forte qu'à Genève. Heureusement que les produits dopants qui lui ont été injectés une heure avant l'atterrissage ont marché. Il a fallu néanmoins une quarantaine de minutes pour le sortir de l'avion à l'aide d'un monte-charge qui se voit juste derrière Chantal Biya dans l'image ci-dessous.
Il a été interdit à la CRTV de filmer la phase où Paul Biya descendait du Boeing 767 P4-CLA par ce monte-charge. Tous les Camerounais l'ont vu à la seulement en train de discuter avec Ferdinand Ngoh Ngoh pour donner l'impression que tout va bien. D'où l'excès de gestes qu'il faisait de sa main. C'est un Paul Biya inquiet et préoccupé avec un rictus de douleur qui se rependait sur son visage qui a été aperçu dans les écrans. Il avait le regard fuyant, parfois hagard et une mine fermée. Aucun sourire contrairement à ses habitudes. Autour de lui, Chantal Biya et Mvondo Ayolo avaient une mine de mauvais jours. Même le tapis rouge qui a été posé n'aura servir à rien, car à peine descendu du monte-charge, la voiture qui devait le transporter était garée net à ses pieds, ce qui lui a permis de monter immédiatement dans ce véhicule sans faire le moindre pas. Seule sa femme essayera de saluer quelques personnes qui étaient à côté.
Toute cette cérémonie à la descente du monte-charge a duré à peine une minute. Le cortège qui le transportait s'est ébranlé très rapidement. Les militants du Rdpc transportés dans les charters pour venir l'accueillir et qui s'attendaient à un petit bain de foule ou de salutations n'ont que vu quelques furtivement quelques doigts de sa main à travers la vitre du véhicule.
Les prochains jours s'annoncent décisifs pour l'avenir eu Cameroun. Ce qui s'est passé avec le retour de Paul Biya ce jour, sous la recommandation des médecins qui lui ont demandé de rentrer attendre, est sans doute l'illustration de ce que François Soudan, ce journaliste bien introduit des les réseaux de la Françafrique et des services secrets français, a décri dans son éditorial paru dans le journal Jeune Afrique il y a quelques jours :
"le chef africain craint de mal mourir car oui, il existe, dans l’idéologie funéraire dont nos présidents sont imprégnés, une bonne et une mauvaise mort. La bonne, c’est de mourir sur ses terres afin de présider à ses propres funérailles après avoir conversé avec ses ancêtres, mis ses affaires en ordre, liquidé ses dettes et ses contentieux, confessé ses fautes, préparé sa succession et rassemblé les siens. La mauvaise, c’est de mourir loin de chez soi dans la solitude d’un hôpital parisien ou genevois, à la suite d’une agonie interminable ou pire, de cette mort subite que les Béti – le peuple auquel appartient Paul Biya – appellent 'awu nsigena', 'le mal qui surprend en terrifiant'. Ces fins stériles et dangereuses, tant pour celui qui meurt que pour la collectivité, portent les stigmates de la vengeance et de la punition. On comprend mieux pourquoi Félix Houphouët-Boigny, atteint d’un cancer en phase terminale, fut maintenu artificiellement en vie jusqu’à son retour en Côte d’Ivoire".