Au Cameroun, les délestages sont devenus plus graves, Eneo dépassé

Agent Eneo Les coupures sont devenues la règle au Cameroun

Thu, 19 Sep 2024 Source: Le Popoli Express

Le 9 septembre 2024, Yaoundé, la capitale camerounaise, a été plongée dans une obscurité inédite, et ce n’est pas parce que les habitants avaient décidé de célébrer le noir. Les coupures d’électricité se sont multipliées, aggravant un quotidien déjà chaotique.

Eneo, l'entreprise qui devrait distribuer l’électricité mais semble plutôt distribuer les problèmes, a expliqué que cet enchevêtrement de coupures est dû à un incident sur le réseau de transport électrique. Le Réseau Interconnecté Sud (RIS), qui comprend les sept régions du pays, se retrouve donc sans lumière, ni réponses claires.

Le communiqué d’Eneo sur Facebook ressemble davantage à une déclaration d'intention qu'à une véritable explication : « Chers clients, nous avons un souci avec le réseau. Nos équipes, qui semblent être aussi nombreuses que les pannes, sont à pied d'œuvre. Nous vous informerons dès que nous aurons quelque chose à dire », a-t-elle annoncé.

Le flou persistant sur l'incident laisse les habitants dans une confusion totale : combien de temps encore devront-ils naviguer à l’aveuglette ?Les coupures d’électricité sont désormais la norme, et non l’exception. Une résidente d’Obobogo, dans le 3e arrondissement, a décrit sa réalité avec un optimisme déconcertant : « Nous avons des coupures d’électricité comme on aurait des pluies en saison des pluies. nous avons eu le privilège de passer de 11h à 20h sans courant. Chaque jour ressemble à une loterie énergétique », a-t-elle commenté. Cette situation s’inscrit dans un contexte où la ration énergétique semble être la seule chose en abondance.

Pour « optimiser » cette situation, Eneo conseille à ses clients de consulter leur programme de coupures planifiées, un peu comme un guide pour les amateurs de sensations fortes électriques. Ce programme est, bien sûr, aussi stable qu'un château de cartes : il peut changer à tout moment en fonction des aléas du réseau, de la météo ou peut-être même des phases lunaires.

Les coupures incessantes sont le fruit de plusieurs années de sous-investissements dans le secteur et de tensions financières qui empêchent Sonatrel de régler ses dettes. En guise de solution, les autorités misent sur le barrage de Nachtigal, une infrastructure censée ajouter 420 MW au réseau, mais qui, pour l’instant, n’en injecte que 120.

En gros, le projet devrait théoriquement augmenter la capacité électrique du Cameroun de 30 % et peut-être, enfin, offrir aux habitants un semblant de constance dans leur approvisionnement en électricité.

Source: Le Popoli Express