Aucun téléphone ne rentre : l’état de Paul Biya devient grave, Etoudi sort une décision d’une gravité extrême

Biya Soutien Eto'o Etoudi Image illustrative

Sun, 18 May 2025 Source: www.camerounweb.com

Une note de service publiée dans les colonnes de Cameroon Tribune et largement relayée sur les réseaux sociaux a provoqué une vague d'indignation parmi de nombreux Camerounais. Cette directive stipule que les invités conviés aux cérémonies officielles du 20 mai à la présidence de la République devront se présenter sans téléphone portable. Une mesure perçue comme particulièrement décalée à l'ère du numérique, où ces appareils sont devenus des outils professionnels et personnels indispensables.

"À l'heure où la digitalisation est au cœur des stratégies de développement dans le monde entier, cette interdiction semble totalement en contradiction avec les aspirations de modernité affichées par les autorités", confie un haut fonctionnaire qui souhaite garder l'anonymat. "Comment peut-on prôner l'économie numérique d'un côté et interdire les smartphones de l'autre?"

Du côté des services de la présidence, cette mesure est justifiée par des raisons de sécurité et de protocole. Selon une source proche du dossier, "il s'agit simplement d'éviter les perturbations pendant les cérémonies officielles et de garantir la confidentialité de certains aspects protocolaires."

Cependant, pour plusieurs analystes politiques, cette décision révèle une méfiance profonde vis-à-vis des nouvelles technologies et un contrôle strict de l'information. "Cette interdiction traduit une volonté de maîtriser l'image et le récit des événements officiels", explique Jean-Marc Eteki, politologue à l'Université de Yaoundé. "À l'ère des réseaux sociaux, où chaque citoyen peut devenir un média, le pouvoir semble redouter la diffusion d'images ou d'informations qui échapperaient à son contrôle."

Cette directive intervient paradoxalement alors que le président Paul Biya, âgé de 92 ans, multiplie depuis quelques semaines les publications sur les réseaux sociaux, dans ce qui apparaît comme une stratégie de communication numérique en vue de la prochaine élection présidentielle.

"Il y a une contradiction évidente entre cette soudaine présence du chef de l'État sur les plateformes digitales et l'interdiction faite aux invités d'apporter leurs téléphones", souligne Marie Essomba, experte en communication politique. "Cela illustre un décalage profond entre une communication modernisée en surface et des pratiques de gouvernance qui restent ancrées dans des réflexes de contrôle hérités d'une autre époque."

Plusieurs personnalités invitées aux cérémonies du 20 mai n'ont pas caché leur mécontentement face à cette mesure qu'ils jugent "infantilisante" et "humiliante".

"Comment peut-on inviter des chefs d'entreprise, des diplomates, des hauts fonctionnaires qui ont des responsabilités et leur demander de se séparer de leur outil de travail pendant plusieurs heures? C'est absurde", s'insurge un chef d'entreprise qui a préféré décliner l'invitation plutôt que de se plier à cette exigence.

Source: www.camerounweb.com