Me Hippolyte Meli s'est constitué en avocat de l'activiste Ramon Cota, arrêté au Gabon et remis aux autorités camerounaises il y a quelques semaines.
Alors que des informations disent que l'activiste a été torturé à mort, pression est faite sur le procureur, la DGSN et le SED, pour que son avocat puisse au moins avoir accès à lui.
Dans un communiqué, Me Meli a informé l'opinion qu'il défendra les droits de son compatriote et exprimé des inquiétudes, en ce qui concerne les rumeurs sur sa mort, son état de santé (s'il est toujours vivant) et ses conditions de détention.
COMMUNIQUE SUR LES DILIGENCES RELATIVES A LA SITUATION DE MONSIEUR STEEVE AKAM DIT RAMON COTTA
"L’opinion est informée que nous avons été constitués pour la défense des intérêts moraux et matériels de Sieur Steeve AKAM dit RAMON COTTA, citoyen de nationalité camerounaise, vivant au Gabon mais conduit de force récemment au Cameroun sans procédure légale et resté jusqu’à ce jour sans nouvelles bien qu’étant entre les mains des autorités publiques camerounaises en charge des enquêtes probablement judicaires (ordinaires et/ou militaires ).
Nous l’avons notifié à Monsieur le Délégué General à la Sureté Nationale ainsi qu’à Monsieur le Secrétaire d’Etat à la Défense en charge de la Gendarmerie et attendons qu’il nous soit indiqué le lieu où il se trouve à toutes fins mais surtout aux fins de son assistance juridique en vue de son accès à une justice équitable.
Nous venons aussi de saisir Monsieur le Procureur Général près la Cour d’Appel du Centre à Yaoundé ainsi que Monsieur le Directeur de la justice militaire aux fins de nous faciliter l’accès à ce dernier quelle que soit la cellule de sûreté dans laquelle il est placé et quel que soit le crime qu’il aurait commis.
Pour l’information de l’opinion,
Depuis qu’il se trouve en territoire du Cameroun, son statut juridique n’est toujours pas connu.
Est-il en garde à vue ?
Si oui laquelle ? administrative ou judiciaire ?
Si non, il est placé sous quel régime juridique ?
Quel est son état physique et psychologique ?
Quelles sont les accusations pénales dont il fait l’objet ?
Pourquoi l’avoir conservé in Communicado ?
Telles sont les préoccupations actuelles de son équipe de défense que nous conduisons, s’il nous est permis de le rencontrer et de remplir notre mission.
Nous avons attiré l’attention de ces autorités saisies sur le fait le Gabon en tant qu’Etat a procédé à la signature du Statut de Rome le 22 décembre 1998 et a déposé son instrument de ratification le 20 septembre 2000, il y’a 24 années révolues ;
Et de ce point de vue, la détention au secret est (comme cela semble être déjà le cas) l’antichambre de la disparition forcée, crime contre l’humanité relevant de la compétence universelle ;
Bien que le Cameroun n’ait pas ratifié ce traité, il ne les échappe pas non plus que les autorités Camerounaises ne devraient en aucun cas se rendre complices ou coauteurs d’actes de violation des règles de droit international relatives aux droits de l’homme, des crimes contre l’humanité avec les autorités Gabonaises, procédures pour lesquelles la défense des intérêts moraux et matériels de notre client peut nous conduire ;
Les enquêtes judiciaires ordinaires et/ou militaires étant placées sous leur contrôle hiérarchique, nous les avons remerciés des bonnes dispositions légales qu’ils prendraient pour faciliter l’accès à la défense de ce dernier ;
Il va sans dire que la résistance à le faire, la poursuite de sa détention in Communicado après réception de notre notification, s’assimileraient à une entrave grave à l’exercice de la profession d’avocat, c'est-à-dire un acte additionnel de violation de ses droits humains.
Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre au Barreau du Cameroun en a été amplement informé.
L’opinion sera tenue informée des suites".