Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, s'est présenté devant les députés pour expliquer le coût de la carte nationale d'identité au Cameroun. Selon une ordonnance modifiant la loi de finances 2024, signée le 20 juin par le président Paul Biya, les hausses de tarifs pour l'obtention des cartes d'identité, passeports, visas et autres profitent principalement aux prestataires recrutés par l'État pour fournir ces documents.
Pour chaque passeport ordinaire délivré, renouvelé ou prorogé, le prestataire privé, INCM-Augentic, bénéficie de 82,40% des recettes fiscales, soit 90 640 FCFA sur les 110 000 FCFA payés par les usagers. La Délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN) ne perçoit que 6 996 FCFA et 12 364 FCFA vont au Trésor public.
Concernant les cartes nationales d'identité (CNI), le même prestataire privé récolte 90% des droits de timbre collectés, soit 9 000 FCFA sur les 10 000 FCFA payés pour la délivrance d'une CNI. La DGSN ne perçoit que 1 000 FCFA et rien ne va au Trésor public.
Cette répartition des revenus fiscaux soulève des questions quant à l'équité et à l'accessibilité des services essentiels pour les citoyens camerounais. Bien que ces partenariats publics-privés soient souvent justifiés par les autorités par la nécessité de moderniser les infrastructures et d'améliorer l'efficacité et la sécurité de ces services, les coûts élevés imposés aux citoyens pour l'obtention de documents essentiels comme la CNI suscitent des préoccupations croissantes au sein de la population.
Le ministre Motaze a défendu ces partenariats publics-privés en déclarant que les investissements consentis par les prestataires privés justifient la hausse du coût du timbre pour les passeports et les CNI. Cependant, certains députés ont exprimé leur préoccupation quant à l'impact de ces coûts élevés sur les citoyens les plus vulnérables.
En réponse à ces préoccupations, le ministre Motaze a déclaré que le gouvernement travaillait à trouver des solutions pour réduire les coûts pour les citoyens les plus vulnérables, tout en maintenant la sécurité et l'efficacité des services. Il a également souligné que les recettes fiscales générées par ces partenariats publics-privés seraient utilisées pour financer d'autres projets de développement dans le pays.