Elle été faite par le ministre du Commerce au cours de la réunion présidée le 13 avril 2022 au Mincommerce en présence des cimentiers et des distributeurs.
Convoquée au pied levé sur hautes instructions de la hiérarchie au sujet de l’approvisionnement du marché de ciment, le Ministre du Commerce s’est voulu plus clair « on va au marché, on ne trouve pas de ciment, quand on le trouve, il est vendu à des prix qui relèvent de la spéculation. Les distributeurs disent qu’on ne leur livre pas de ciment, les producteurs disent qu’on avait jamais livré autant de ciment à Yaoundé ».Ce tableau peu reluisant nous renvoie à l’année 2008-2009 au cours de laquelle le ciment se vendait dans les circuits informels dans les quartiers. Heureusement que l’Administration en charge du Commerce avait dû recourir aux méthodes particulière pour faire revenir du ciment.
De plus d’un million de tonnes à l’époque à près de quatre millions cinq cent tonnes de production actuellement, « vous vous êtes octroyé l’augmentation de prix .Qu’est ce qui fait problème ? Ceux qui jouent avec le feu, le feu va les bruler » menace le patron du commerce qui promet de traquer les distributeurs. Les patrons de Cimencam, Dangote etc précisent que leurs entreprises fonctionnent correctement .Le DG de la société Dangote qui soutient que la flotte a été redynamisée, a réaffirmé leur volonté à mettre le focus sur Yaoundé et la périphérie. Les distributeurs disent avoir procédé à la cessation d’activités depuis décembre 2021, après avoir observé une hausse unilatérale des prix par les producteurs.
Traçabilité du ciment
Un distributeur à Yaoundé soutient que « la voiture stationne au moins quatre jours à l’usine pour être chargée, pourtant en 2019, c’était le même jour.je prends le sac de 50 kg à 5400 et revends au même prix. La production actuelle ne satisfait plus le marché. De 5 camions par jour à Nomayos en 2021, ce n’est plus possible en 2022 ».Face à cette complexité certains opérateurs économiques ont déserté la filière au profit du fer à béton. Si l’on observe que toutes les villes du Cameroun ont des problèmes de livraison de ciment, les producteurs soutiennent ne pas vendre leurs produits à l’export. La carence de ciment s’explique par la demande qui a dépassé les installations, en plus la production vise aussi les projets structurants, la demande entre 2008-2009 a explosé de 12-15% à en croire les acteurs du secteur.
Pour un meilleur approvisionnement de la capitale Camerounaise le Ministre du Commerce annonce que « la Brigade nationale de contrôle et de répression des fraudes ira vérifier la traçabilité des produits envoyés à Yaoundé, on n’exporte pas tant qu’on n’a pas réglé le problème interne ».