Autoroute Yaoundé-Nsimalen : la section urbaine dans l’impasse

Prévu pour le début de l’année 2020, le démarrage des travaux de construction de la section urbaine de cette infrastructure routière reste incertain.

Le 10 décembre 2019, l’entreprise chinoise China Communications Construction Company Ltd (Cccc) obtenait officiellement le quitus de finaliser la mise en place du financement pour les travaux de construction de la section urbaine de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen. Le contrat y relatif avait alors été signé entre le ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtès et Li Jianbin, directeur régional de la Cccc.

A la suite de cette signature, Célestine Ketcha Courtès qui pilote le projet avait annoncé pour début 2020 le démarrage des travaux de la section urbaine de cette autoroute longue de 9 kilomètres. Près de 30 mois plus tard, les travaux ne sont toujours pas prêts à démarrer. Malgré les efforts du Minhdu, la relance de ce projet semble dépendre d’une autre administration. Une source officielle au Minhdu a expliqué que le processus est encore long.

« Le marché pourra être en trois lots. Il y’ a encore des études qu’il faut boucler et valider. Les appels à manifestations d’intérêt doivent être lancés. Les passations des marchés aussi doivent être faites. Ensuite, on doit procéder à la signature des ordres de services, avant la dernière étape du lancement des travaux », a indiqué notre source, précisant que le projet ne connait pas de blocage.

Une autre source au Minhdu a ajouté qu’aux raisons évoquées plus haut, il y a également la polémique sur le nouveau monument dit patriotique, qui vient d’être construit au niveau du carrefour du Hilton. En effet, dans la première évaluation du projet, un échangeur devait être construit sur ce carrefour. Avec la construction du nouveau monument, il faut d’abord actualiser le projet en intégrant le « monument patriotique » avant de relancer, fait savoir notre source.

Impasse sur le projet

Si l’optimisme reste de mise au ministère de l’Habitat et et du Développement urbain, ce n’est pas le cas ailleurs. Plusieurs sources laissent entendre que le projet risque de ne pas connaitre de suite. L’Etat qui doit indemniser les investissements situés le long de l’itinéraire se serait ravisé du fait que « le projet n’est pas économiquement rentable ».

On se souvient de la guéguerre entre certaines parties prenantes du projet et Gilbert Tsimi Evouna à ce sujet. Certains avaient qui estimaient que le projet n’est pas économiquement rentable, avait souhaité que l’autoroute Yaoundé- Nsimalen s’arrête à la section rase campagne. Selon des sources, c’est l’ancien-délégué du gouvernement, Gilbert Tsimi Evouna, qui aurait convaincu Etoudi de prolonger le projet jusqu’au boulevard Jean-Paul II, le Palais des congrès.

Nommé en 2019, l’actuel Minhdu qui ne trouve pas d’inconvénient au fait qu’une autoroute traverse la ville, avait saisi le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, en avril 2021, pour requérir son accord en vue de la signature d’un mémorandum d’entente avec l’entreprise espagnole Sistemecs, pour le financement et la réalisation des travaux de cette section.

Mais le projet de mémorandum serait toujours bloqué à la présidence de la République. Ce qui laisse dire à certains qu’Etoudi aurait peut être mis une croix sur la deuxième phase de ce projet qui risque d’être hautement coûteux, si on l’on ajoute à la facture de l’infrastructure (189.8 milliards), celle des indemnisations estimées à 250 milliards selon nos confrères d’Eco Matin.

Du coté de la communauté urbaine on y croit plus. Des sources indiquent que l’avenir de l’autoroute est incertain.