Ancien manager de Vanister et Stanley Enow, Chef de Chaîne de ABK Radio, Didier Kouamo prend la défense de l'artiste controversé et invite à dépasser le jugement hâtif pour comprendre le parcours d'un orphelin devenu star grâce à son talent et sa résilience.
Avant de condamner un artiste comme Vanister, prenons le temps de comprendre d’où il vient vraiment
Par Didier Kouamo, ancien Manager de Vanister et Stanley Enow, Chef de Chaîne de ABK Radio
Durant mon modeste parcours de manager dans le milieu artistique camerounais, j’ai croisé des profils de tous horizons : des prodiges bruts, des âmes blessées, des stratèges froids, des innocents purs… Mais surtout des êtres humains, avec leurs lumières éclatantes et leurs ombres profondes.
J’ai appris une vérité simple et parfois brutale : on ne connaît vraiment les gens qu’après avoir marché un bout de chemin à leurs côtés, dans les bas-fonds comme sur les sommets.
Un artiste n’est jamais juste un « produit » ou un sujet de clash sur les réseaux. C’est un créateur habité par une vision, une douleur, une trajectoire unique. Et parfois, ce qu’il dit ou fait dérange, choque, froisse , parce qu’il poursuit quelque chose de plus grand que l’approbation immédiate.
Prenez Vanister. Il fait le buzz en ce moment après avoir dit soutenir les Éléphants pour un match, par reconnaissance envers la Côte d’Ivoire qui lui a ouvert des portes quand il en avait besoin. Beaucoup l’ont jugé à la vitesse d’un commentaire. Sans nuance. Sans mémoire.
Mais moi, je connais un peu ce chemin-là.
Vanister vient de très loin. Orphelin très jeune, il a quitté l’école relativement tôt , appris la guitare tout seul dans la rue, en enchaînant les petits boulots pour survivre. Pas de parrains, pas de réseau, pas de tapis rouge. Juste une voix, des rimes profondes et cette folie d’improviser qui l’a sorti de l’ombre. Quand il était au fond, il n’y avait ni likes solidaires, ni stories de soutien, ni experts en morale.
Aujourd’hui parce qu’il est visible, parce qu’il ose dire merci à ceux qui l’ont aidé (même si ça dérange un patriotisme de façade), on veut lui apprendre comment penser, comment parler, comment exister. On a parlé de buzz ? Peut-être. Et alors ? Depuis quand le buzz efface-t-il la gratitude ?
Derrière cette controverse, il y a surtout l’histoire vraie d’un gamin de la rue devenu artiste respecté (n’en déplaise), reconnaissant envers ceux qui lui ont tendu la main, sans jamais renier ses racines camerounaises.
Il est toujours plus facile de lap!de.r celui qui est debout que d’avoir été là quand il rampait dans l’ombre. Je l’ai vu trop souvent dans ce métier.
Avant de condamner un artiste comme Vanister, prenons le temps de comprendre d’où il vient vraiment. Derrière le buzz, il y a un être humain. Et c’est précisément dans ces zones grises que naît l’art vrai.
STOP au pharisaïsme !!!
#Médiatude