Entre nids de poule et chaussées complètement dégradées, les usagers doivent doubler de vigilance pour éviter les dégâts.
Nous sommes sur la nationale n°5 ce vendredi 12 février 2016. Cette route qui part de la capitale économique Douala, pour la région de l’ouest, traverse les villes telles que Mbanga , Loum, Penja, Njombe, Nkongsamba, Melong, Bafang pour ne citer que celles-là. Il est environ 8h ce jour, en effet, le bus qui quitte la ville de Douala pour se rendre à Bafoussam, capitale de la région de l’ouest et situé à près 251 km, devrait parcourir son trajet en 3h 30 min au plus. Mais entre mauvais état de la route et barrages de police, difficile d’être dans ce timing.
D’après certains usagers c’est la nationale la plus mauvaise. Cette voie qui est d’ailleurs très étroite connaît également une dégradation constante. La chaussée est envahie par les nids de poules en pleine chaussée. Un cas de figure, on est à quelques mètres du péage de Mbanga. La voie est complètement dégradée, ici le chauffeur doit automatiquement réduire la vitesse pour éviter l’irréparable.
« Si tu n’es pas vigilant sur cette route, tu vas finir par faire un accident. Je quitte quelquefois mon côté pour éviter certains trous et c’est un risque, parce que si un véhicule vient dans le sens contraire et en vitesse, on peut envisager le pire », s’indigne joseph, conducteur dans une agence de voyages. Ce dernier à bord de son bus, doit éviter au maximum les obstacles en violant quelques fois les règles de conduite. Au Niveau de la bananeraie de Penja, le constat est le même, la route est jonchée de nids de poule et même les passagers ne restent pas insensibles face à cette situation.
« Ce pays est formidable, une route qui relie deux régions du pays se dégrade au jour le jour, mais malheureusement personne ne lève le petit doigt », remarque Bertin un passager. Cette route dont l’état a déjà laissé plusieurs morts sur le carreau ne connaît pas seulement les fameux nids-de-poules.
Une masse de poussière qui sert de goudron
A quelques kilomètres de la capitale du Haut-Nkam, la ville de Bafang, précisément, c’est l’apothéose. Sur une distance de près de 500m, il n’est plus possible de voir l’ombre du bitume. C’est désormais une masse de poussière qui sert de goudron. Ce même vendredi 12, une petite voiture a le malheur de tomber en panne juste à cet endroit qui est d’ailleurs à un virage. Le chauffeur et ses occupants n’ont pas d’autres choix que de descendre et de trouver une solution.
A cet endroit précis, la route est similaire à celle d’une zone rurale jamais aménagée. La poussière qui s’y trouve est impressionnante, les véhicules qui passent par ici, sont obligés de diminuer leur vitesse. Les passagers de la petite voiture , sous les yeux des usagers à bord des véhicules qui passent en ce moment précis, poussent le véhicule.
Après plusieurs tentatives, la voiture démarre, mais conséquence, les voyageurs qui viennent de Douala ressemblent plutôt à ceux en provenance de Kondjock dans le Nkam. Ils sont poussiéreux. On apprend pourtant que ça fait plusieurs mois que cette route est dans cet état. « Cette route est coupée depuis, mais c’est comme si personne n’est au courant. On finit quand même par se demander à quoi sert l’argent du péage », s’offusque un passager. Un constat tristement similaire à plusieurs autres routes à travers le pays et dont les usagers sont les premiers à payer le prix dans les hécatombes.
Un autre fait marquant sur ce trajet, la présence des barrières de police, dont la principale activité est de collecter de l’argent auprès des conducteurs. En fait, c’est une autre forme officieuse de péage qui est instaurée. Parallèlement, aucun contrôle n’est fait et en ce moment où le pays est sous la menace terroriste, on peut y circuler librement sans être inquiété.