C’est en file que les cars de transport desservant l’axe Yaoundé-Soa ont repris le transport des étudiants hier vers 10h au lieu-dit Camair à Yaoundé. C’était après un arrêt momentané du trafic qui n’a pas permis à des milliers d’étudiants, en plein examen, de se rendre à l’Université de Yaoundé II. « Nous voulons les cars. Qu’allons-nous faire puisque nous sommes en pleine composition ? Nous n’avons pas d’argent pour payer le taxi qui coûte 1000 F pour nous rendre à Soa. Nous attendons que notre ministre vienne », crient quelques-uns à tue-tête. Et lorsque le Pr. Jacques Fame Ndongo arrive sur les lieux, c’est une horde d’étudiants qui l’accueille.
Après d’âpres négociations, debout sous un soleil ardent, dans cette marée noire d’étudiants, Prosper Essomba, président national du Syndicat national des chauffeurs du transport péri-urbain et rural du Cameroun (Synctrapurcam) et ses membres ont pu trouver un arrangement avec le ministre. « Les cours d’aujourd’hui (Ndlr : hier) sont décalés parce que nous tenons compte de cette situation de grève. Les examens qui étaient programmés en Master pour ce lundi sont reportés à mercredi. Le recteur prend en charge les frais de transport aujourd’hui et ensuite, on va trouver une solution durable à ce problème », a rassuré le Minesup. Il était accompagné du ministre délégué auprès des Transports, Mefiro Oumarou, du préfet du département du Mfoundi, Jean Claude Tsila et du recteur de l’UYII, le Pr Ibrahim Adamou.
« Nous n’avons pas voulu arriver à ce stade parce que très souvent, nous nous inscrivons en faux contre les mots d’ordre de grève. Nous voulons simplement que nos revendications soient prises en compte, à savoir la légifération de notre syndicat, la liste des taxes à payer et la prise en compte des catégories de véhicules dans l’achat de l’assurance », explique Prosper Essomba. A sa suite, les deux secrétaires généraux du syndicat, Duclair Som Yankam et Moïse Ewoutou Ewoutou ont réitéré : « Si nous avons mis notre syndicat sur pied, c’est pour sortir de la clandestinité. »
Des doléances qui ont été examinées au cours d’une concertation en début d’après midi avec tous les acteurs impliqués. Et Mefiro Oumarou de rassurer : « Nous avons mis en place un comité dans lequel toutes les paries prenantes sont représentées afin que nous puissions nous retrouver ici le 9 décembre pour parapher les textes régissant leur secteur d’activité avant de les envoyer au Premier ministre, chef du gouvernement. »