Le lanceur d’alerte Boris Bertolt indique que le personnel de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) dénonce le bilan catastrophique du gouverneur Yvon Sana Bangui. Et cela en un an seulement après son arrivée à la tête de l’institution.
Le personnel de la BEAC décrie un management catastrophique du Gouverneur Yvon Sana Bangui depuis sa prise de fonction officielle le 1er mars 2024. Entre règlement de compte, rupture abusive des droits et privilèges du personnel, musèlement du personnel, favoritisme, communication catastrophique et pour certains incompétence, tout y passe !
Règlement de compte. « Monsieur Sana Bangui dès sa prise de fonction a procédé à des affectations et mutations du personnel sous fond de règlement de compte. Tous ses anciens collaborateurs avec qui, il ne s’entendait pas du temps où il était DSI ont été balancés dans les centres reculés de la BEAC. », nous confie un cadre supérieur ayant requis l’anonymat.
C’est le cas du Gabonais Jean-Clary Otoumou qui occupait le poste de directeur général de l’exploitation. Il a été limogé à la demande de l’actuel Gouverneur qui a été son collaborateur quand il était DSI. Leur rapport était assez tendu. « Monsieur Otoumou, qui était le seul membre du gouvernement de la BEAC à émettre des réserves sur la gouvernance chaotique actuelle de la Banque, est une victime de l’esprit revanchard de Sana Bangui qui a demandé son limogeage aux autorités gabonaises sur la base d’informations mensongères et calomnieuses », affirme un responsable gabonais de le BEAC.
Rupture abusive des droits et privilèges du personnel. Le gouverneur Sana Bangui a instruit que les primes d’intérim du personnel ne soient plus payées. Une décision en violation flagrante des textes du personnel et de la banque. « Nous sommes dans un contexte de sous effectifs criards et nous devons assurer les intérims dans les entités à postes vacants en plus de nos charges dans nos services. Le textes de la banque prévoient dans ce cas qu’une prime d’intérim nous soient versée. Ce qui était le cas jusqu’à l’arrivée de l’actuel gouverneur. Une situation que nous ne comprenons pas et dont aucune explication ne nous a été donnée à propos. Aucun responsable des services juridiques, ni son conseiller spécial qui est juriste n’ose en parler au Gouverneur de peur de subir ses foudres. La banque n’est pourtant pas en situation de crise au regard des résultats » nous confie un chef de service en poste à Yaoundé.
Et ce n’est pas tout. Les perdiems dévolus aux agents pour certaines activités dans le cadre des groupes de travail, des comités techniques, des comités ad hoc et des projets qui sont des charges de travail en plus des activités fonctionnelles quotidiennes ou d’exploitation, ont été suspendus par le gouverneur, Sana Bangui, sans aucune explication en violation flagrante des textes qui les régissent.
Le pire est que le gouverneur a rendu sa décision de suspension rétroactive interdisant à la caisse de payer les perdiems des travaux ayant déjà eu lieu et déjà approuvés par les responsables de la chaîne de contrôle et validés par les autres membres du gouvernement de la BEAC. C’est la colère au sein du personnel qui dénonce de « la violence et de la méchanceté ». « La démotivation est à son comble au sein de l’institution » s’exprime un cadre dirigeant au sein de la tour d’Elig Essono, au moment où la BEAC est appelée à jouer un rôle central dans la protection des économies de la sous-région au moment où le monde vit un bouleversement géopolitique.