Paul Biya en a vraiment ras-le-bol: « J'ai appris avec émotion, l'assassinat de quatre militaires camerounais et deux policiers dans le Sud-ouest de notre pays. Toutes les mesures doivent être prises pour mettre hors d'état de nuire ces terroristes, ces bandits de grands chemins » a déclaré le chef des forces armées camerounaises à l'aéroport international de Yaoundé le jeudi 30 novembre 2017 de retour du sommet l'UA (Union Africaine) - UE (Union Européenne) dont la capitale ivoirienne Abidjan a servi de cadre d'événements.
" L'homme Lion", caractérisé par sa pondération et son mutisme difficilement perturbables, a agi dans le feu de l'action, et ce, de la plus dure des manières. Pour le chef de l'État, ce que moult Camerounais considéraient, à tort sans doute, comme une sorte de récréation prolongée, est terminé.
Inéluctablement, force revient à la loi, et par ricochet, à l'autorité de l'État. Sans coup férir, sous la coupole du Ministre délégué à la Présidence de la République en charge de la Défense, Joseph Beti Assomo, une réunion sécuritaire a eu lieu le vendredi 01 décembre 2017, aux premières heures de la matinée dans la salle de conférence du Ministère de la Défense.
Ont pris part à ce conclave sécuritaire, Jean Baptiste Bokam, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Défense en charge de la gendarmerie, Martin Mbarga Nguélé, délégué général à la sureté nationale les chefs d'états-majors centraux, des officiers généraux et commandants des quatre régions militaires interarmées, des officiers généraux et commandants de gendarmerie et les officiers supérieurs et commandants de certaines opérations particulières, notamment le commandant du BIR (Bataillon d'Intervention Rapide) et celui de la GP (Garde Présidentielle). Et il est rare que ces deux derniers corps soient associés à ce genre de réunion. Leur implication traduit tout simplement l'urgence et la gravité de la situation.
Les signaux forts de Paul Biya.
L'heure est vraiment grave. Le scoop dans cette affaire, c'est l'implication personnelle et énergique du chef des forces armées camerounaises. Ceci doit être su des Camerounais dont la majorité a longtemps estimé que le Président de la République " s'en foutait " des actions terroristes des sécessionnistes dans les Régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest. Que non.
Des sources bien introduites, Paul Biya a joint par téléphone, le Président de la République Fédérale du Nigéria, Muhammadu Buhari, pour accorder leurs violons sur des mesures drastiques à prendre, aux fins de décimer les terroristes sécessionnistes qui ont érigé leurs bastions dans le territoire nigérian. Les deux hommes d'État, soucieux d'en découdre définitivement avec ces bandits sans foi ni loi, ont trouvé un modus vivendi. Buhari a marqué son accord pour que les forces de défense camerounaises interviennent, sans autre forme de procès, dans son territoire.
Ainsi, depuis samedi dernier, les soldats camerounais sont entrés en action pour attaquer les terroristes dans leurs derniers retranchements. Le bilan est même déjà significatif. Pour l'instant, nous nous gardons, à dessein, de révéler les chiffres de cette opération kamikaze. Par ailleurs, il n'est pas exclu de faire venir à Yaoundé l'ambassadeur du Cameroun au Nigéria pour consultation.
Et ce n'est pas tout. Les mesures présidentielles auront des répercussions dans toutes les zones et régions où prévaut l'insécurité. Dans les régions du Sudouest et Nord-Ouest, les forces de défense ratissent large. C'est la mobilisation tous azimuts. Plus que jamais, les deux régions sont sous haute surveillance. La paix et la sécurité y règneront par tous les moyens. C'est ça aussi le pouvoir régalien de l'État...