Un rebondissement inattendu dans l'affaire de l'assassinat du journaliste Martinez Zogo. Selon des sources fiables, cinq hauts responsables du gouvernement camerounais ont adressé des lettres individuelles au président Paul Biya, demandant la libération de Jean-Pierre Amougou Belinga, un homme d’affaires influent, détenu pour sa possible implication dans cet assassinat. Parmi ces ministres figurent Laurent Esso, ministre d'État chargé de la Justice, Joseph Dion Ngute, Premier ministre, Samuel Mvondo Ayolo, directeur du Cabinet Civil, Louis Paul Motaze, ministre des Finances, et Ismaël Bidoung Mkpatt, ministre des Arts et de la Culture.
Ces ministres, accusés par certains de vouloir protéger leurs propres intérêts, présentent Amougou Belinga comme un acteur essentiel pour la campagne présidentielle de 2025. Ils soulignent également l'importance de sa chaîne de télévision Vision 4, qu'ils décrivent comme un pilier de la communication pro-régime. Pour Mvondo Ayolo, la libération de l'homme d'affaires ne susciterait aucune réaction publique significative, une déclaration qui a profondément choqué l'opinion publique.
La situation politique au Cameroun est marquée par une atmosphère lourde, exacerbée par des décennies d'accusations de corruption, de détournements de fonds publics et d'impunité des élites. L'assassinat de Martinez Zogo, animateur de l'émission « Embouteillages », a choqué le pays et la communauté internationale, et a révélé l'étendue de la collusion entre certains membres de l'élite et des milieux criminels.
Des observateurs estiment que cette demande de libération d'Amougou Belinga met le président Biya dans une position délicate. Le chef de l'État avait, après la mort du journaliste, fermement déclaré que "les assassins de Martinez Zogo seront sévèrement punis". Pourtant, cette demande émanant de son propre entourage soulève des questions quant à la cohérence de la lutte contre l'impunité et la justice au Cameroun.
Par ailleurs, Amougou Belinga, de plus en plus impatient face à la lenteur de son dossier, aurait exprimé à ses visiteurs son désir pressant d'être libéré. Il aurait confié : « Ça dure, et je vais attendre jusqu’à quand ? », laissant transparaître sa frustration croissante. Cette impatience est d’autant plus alimentée par les promesses de soutien de ses complices présumés, qui tentent d'user de leurs influences pour accélérer sa libération.
L'affaire a déjà connu des scandales, notamment avec la tentative avortée de libération de Belinga, une manœuvre qui avait coûté la carrière du juge Sikati. Ce dernier avait été dupé par Samuel Mvondo Ayolo, qui aurait prétendu détenir des instructions du président pour ordonner la libération de Belinga et d'autres suspects. Cette manipulation a suscité l'indignation et renforcé la méfiance à l'égard des responsables impliqués dans cette affaire.
Les Camerounais, lassés par des décennies de mauvaise gouvernance et d’impunité, observent de près ces développements. Les ministres impliqués, notamment Laurent Esso et Louis Paul Motaze, redoutent que Belinga, dans un ultime acte de désespoir, ne décide de révéler des informations compromettantes. Certains affirment qu’il menacerait de « tout balancer », ce qui expliquerait l’empressement de ces hauts responsables à le voir libéré.
En résumé, l’affaire Amougou Belinga met en lumière les luttes de pouvoir et les jeux d'influence qui gangrènent le système politique camerounais. Alors que la justice est attendue pour l'assassinat de Martinez Zogo, le pays retient son souffle, dans l'espoir que la vérité triomphe, malgré les manœuvres des puissants.
Comme le dit l'adage biblique : « Malheur à ceux qui pillent, ravagent et tuent, car lorsqu'ils auront terminé leur sale besogne, ils seront également pillés, ravagés et tués. » Le Cameroun espère que les cris et les larmes suscités par la mort de Martinez Zogo ne resteront pas impunis.