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BTS Santé : les braconniers abattus en plein vol

MALACHIE NDONGO C’est la principale leçon à tirer d’une longue concertation

Mon, 19 Aug 2024 Source: Le Zenith

Un concours national unique donnera désormais accès à la formation des personnels médico -sanitaires en vue de l’obtention du diplôme d’État équivalent à la Licence professionnelle. C’est la principale leçon à tirer d’une longue concertation tenue au Minesup en fin de semaine dernière.

Exit les Brevets de techniciens supérieurs en santé (Soins infirmiers, Sage-femme, kinésithérapie, Techniciens de laboratoire, opticiens (etc…) très à la mode, place désormais aux diplômés d’État, dans ces filières biomédicales, connues dans les métiers de la santé, et très prisés par les jeunes, car débouchant, le plus souvent, à l’insertion professionnelle. Qu’est ce qui explique cet ajustement ? Des sources bien introduites font état de la sonnette d’alarme tirée par l’ordre des professionnels médico sanitaires sur les manquements professionnels des lauréats du BTS Santé. Au regard du caractère sacré de la vie, les griefs formulés contre la qualité de la formation ont conduit à diverses réunions, lesquelles ont culminé avec le communiqué conjoint Minesup/Minsanté du 16 août 2023 portant sur la formation des personnels médico -sanitaires.

A compter de la rentrée académique 2024/2025, la formation sera cotutorée, académiquement par le ministère de l’enseignement supérieur, et, techniquement, par le ministère la santé publique, puisque l’accès à ces formations se fera par un examen national organisé par le Minsanté, qui en verrait les étudiants aux établissements publics et privés agréés. Au terme de la formation pratique et théorique de trois ans, les étudiants ayant réussi l’examen national de sortie, seront nantis du diplôme d’État, équivalent de la Licence professionnelle, et pourront alors s’inscrire à l’Ordre professionnel. Comme mesure transitoire, les détenteurs actuels du BTS Santé, seront soumis à un test de niveau, conjointement organisé par le Ministère de la santé publique et l’Ordre des personnels médico -sanitaires, en octobre prochain, et les recalés seront soumis à une remise à niveau qui sera définie à brève échéance par une commission Ad-hoc.

La sage et courageuse décision intervient dans un contexte où un bras-de-fer oppose l’ordre et le Minsanté d’une part et le Minesup d’’autre part, où les détenteurs de BTS Santé étaient ostracisés, leur formation taxée d’illégale, pourtant effectuée sur la base d’un programme national harmonisé, élaboré, d’accord parties entre le gouvernement et les professionnels. Promoteurs véreux L’objectif d’assurance qualité poursuivit par les concepteurs de programmes de formation eu égard à la sensibilité des filières concernées, a vite été battu en brèche par les promoteurs véreux, qui ont vite sauté sur l’occasion pour se faire du fric.

Ce, au mépris des normes en vigueur. C’est ainsi qu’il a été regrettable de constater certains centres de formation entasser une centaine d’apprenants dans un espace prévu pour quarante personnes maximum avec un plateau technique de fortune. Les stages laissaient aussi à désirer, les ratios n’étaient pas toujours respectés. Certaines officines se plaignaient d’une inflation de stagiaires pour un service qui n’en avait pas besoin, l’essentiel étant de remplir la formalité d’une acclimatation professionnelle. Résultat des courses, une formation pratique bâclée, exposant les patients aux récurrents faux diagnostics. Le dialogue franc et constructif ayant prévalu lors des différentes concertations a donc débouché au recadrage conjoint du Minsanté et du Minesup. Il a été demandé à toutes les parties de balayer chacun devant sa cour, pour l’intérêt des populations. La formation n’est pas un commerce, c’est une activité régalienne de l’Etat, que la conjoncture a amené à la concéder aux privés. D’où son regard permanent. Un audit est d’ailleurs annoncé, en vue de sélectionner les institutions publiques et privées habilités à former les personnels médico -sanitaires. Les ministres de l’enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo et de la santé publique Malachie Manaouda ont appelé l’ordre et les promoteurs des instituts privés d’enseignement supérieur, au sens de responsabilité, car les dossiers de la République ne se règlent pas sur les réseaux sociaux. On se rappelle bien qu’en 2014, le gouvernement a eu à assainir la formation de médecins, où des carences avaient été observées. Pour l’heure, il est loisible de constater que la réglementation est respectée.

Source: Le Zenith