Baccalauréat, la triche prend de l'envol

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Mon, 7 Dec 2015 Source: carmer.be

Le constat a été fait au cours de la 51e session ordinaire de l’Office du baccalauréat du Cameroun (OBC) tenue le 04 décembre 2015 à Yaoundé.

Les chiffres parlent d’eux mêmes. 60 cas de fraudes imputables aux candidats ont été détectés cette année, contre 46 l’an dernier. Les méthodes, elles, se sont «améliorées ». On connaissait les papiers planqués dans la trousse, les formules mathématiques écrites sur la semelle de la chaussure, ou encore les mains gribouillées de dates de naissance des écrivains et romanciers. A lʹheure du tout numérique, les élèves ont innové pour frauder aux épreuves du baccalauréat, transformant le portable en antisèche. Au centre des délits, les enseignants ne sont pas en reste. L’on évoque le cas d’un principal qui s’est inscrit à plusieurs reprises comme candidat à tous les examens ou encore, l’introduction de personnels fictifs dans les missions. Cathérine Ndoumbe- Manga, présidente du Conseil de direction de l’OBC, relève aussi que la substitution des candidats revient en force, après l’éradication de la substitution des copies.

Mêmes causes, mêmes effets

De ces nombreuses déviances, Cathérine Ndoumbe-Manga en avait déjà parlé lors de la session précédente le 31 août 2014. Elle faisait alors remarquer que «la facture de l’inaction sera plus lourde et constituera à terme une dette envers les futures générations. Ce qui est en cause aujourd’hui, ce sont les modalités de passation des épreuves et l’organisation même de notre examen, qui n’est manifestement plus du tout adéquat», concluait-elle. L’enseignante pointait par exemple qu’une fuite, comme celle de l’épreuve de maths, peut se produire à un moment quelconque de la chaîne: à l’imprimerie, au moment de la mise sous pli, ou pendant le stockage des sujets. Ceci avant de s’interroger sur le comment simplifier ce circuit de la copie pour éviter qu’elle ne transite par des milliers de mains. Dans une autre séquence de son allocution, Cathérine Ndoumbe-Manga a indiqué que le bac session  2015 a été marqué parun contexte d’insécurité, notamment dans les régions de lʹExtrême-nord et de l’Est du pays.

Une situation ayant mené à une prescription gouvernementale préconisant la présence des forces de l’ordre dans certains centres d’examens. Occasion pour elle de féliciter le directeur de l’Office du Baccalauréat qui a eu à son actif, la modification des horaires de passage des épreuves. Objectifs: protection des candidats, des équipes de secrétariat en charge des tâches d’anonymisation des copies, dont les opérations ont pu être effectuées avant 19h30.

Pas mal…

Malgré tout, entre les sessions 2014 et 2015, les performances des élèves ont connu une légère amélioration. Le taux de réussite étant, selon Cathérine Ndoumbe-Manga, passé de 39,58% à 43,65%. Par ailleurs, l’on apprend que des distinctions pourraient être décernées aussi bien aux enseignants qu’aux élèves. Une suggestion déjà émise en 2013 par le chef de l’Etat, dans son discours de fin d’année. Ce qui a dʹailleurs incité l’OBC à mettre en place le programme «Au Panthéon des bonnes mentions», un indice de performance visant à relever le niveau des élèves à travers une saine émulation. D’où le souci de l’OBC d’aboutir, au terme de cette 51e session, à l’institution des «Bourses Emérites », qui pourraient honorer des bacheliers dotés d’une mention «Très bien» voire plus. Dans le même ordre d’idées, une franche collaboration avec le Gicam a été sollicitée.

Source: carmer.be