Le forfait a été commis il y a deux semaines, a appris Ebugnti.
Un proche du défunt abbé Armel Collins NDJAMA a récemment été victime d’une cambriolage dans son domicile à Bafia. On a presque envie de dire que c’est la routine, dans une ville qui vie au rythme des agressions, cambriolages et autres meurtres.
Les malfrats ont emporté un ordinateur portable. Là encore, rien d’anormal. L’usuel étant toujours très prisé du marché noir, bien malgré sa vulgarisation et les brocantes.
Mais là où le fait peut devenir moins banal, c’est qu’il s’agit ni plus ni moins que de l’ordinateur personnel du défunt Recteur du Petit Séminaire saint André de Bafia.
Son propriétaire en avait hérité après le décès, le 10 mai 2017, de l’abbé Armel Collins NDJAMA. Fait d’autant plus curieux voir insolite que les cambrioleurs n’auraient emporté, outre l’ordinateur, qu’une clé internet et une brosse à dents.
Difficile de dire si c’est la simple machine qui était visée par ce larcin ou celle-là particulièrement, du fait de son ancien propriétaire et donc éventuellement à cause de son contenu.
Ebugnti n’a pas pu obtenir d’informations concernant le contenu de l’ordinateur. Nous ne sommes donc pas en mesure de dire si oui ou non il contenait des documents ayant appartenus au défunt Recteur.
L’abbé Armel Collins NDJAMA avait été retrouvé mort dans sa chambre le 10 mai 2017. Selon des sources crédibles, son corps avait noirci et enflé.
Aucune autopsie n’avait été réalisée. Il sera inhumé quelques jours seulement avant l’enlèvement, le 30 mai, et l’assassinat de son évêque, Monseigneur Jean Marie Benoît BALA.
Une enquête avait bien été ouverte par la police de Bafia. Mais l’on en a pas de suite à ce jour. Il y a quelques mois, le jeune frère du défunt prêtre a été entendu par les enquêteurs de la Direction de la police judiciaire à Yaoundé.
Selon des indiscrétions proches du dossier, il aurait été question, pour la police, de tenter de prouver que le Recteur du Petit Séminaire est décédé de causes naturelles.
L’objectif final étant de montrer que les deux morts sont liées, pour attester que Monseigneur BALA s’est suicidé par noyade. Comme l’a insinué le Procureur de la République, près la Cour d’appel du Centre, en charge de l’enquête.
Une thèse à laquelle s’opposent vigoureusement l’opinion publique et l’Église, convaincues d’un double l’assassinat. La Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun (CENC) soutient que « Monseigneur Jean Marie Benoît BALA a été brutalement assassiné ».
Selon plusieurs sources, mais sans preuves formelles, les deux hommes auraient démentelé un réseau de pédophilie homosexuelle au Petit Séminaire de Bafia. Un réseau impliquant des clercs et des hommes publics parmi les plus influents du Cameroun.
Les entraves judiciaires et policières, les intimidations de tous genres, l’omerta imposée à ce drame au sein des administrations en charge du dossier et de l’Église elle-même, sont là pour accréditer ces soupçons.