Le mauvais état de certaines artères y provoque des nombreux bouchons.Alors qu’on avait l’habitude de mettre moins de cinq minutes, à parcourir le tronçon Rond point Total – Carrefour auberge, long de 470 mètres, les automobilistes en consacrent une vingtaine.
C’est que la couche de macadam qui a été posée au lieu dit « Sens interdit », s’est suffisamment dégradée. Au point de laisser de nombreux trous sur la chaussée. Conséquence : les embouteillages sont légion, à un endroit considéré comme passage obligé pour des usagers devant rallier les villes de Bamenda, Mbouda et Dschang. Des files interminables de voitures qui traduisent le piteux état de cet axe.
Le tronçon abondamment fréquenté a reçu la couche de bitume décapée depuis la fin des années 70. Cette route, comme beaucoup d’autres, avait été réalisée à la veille du congrès de l’Union nationale camerounaise (Unc), ex-parti unique, tenu en 1980 à Bafoussam. La construction et la réhabilitation de ces tronçons avaient permis d’accueillir de milliers de personnes ayant également fait le déplacement d’une édition du comice agropastoral de l’époque.
Le temps a passé. Les initiatives en vue de doter la ville d’infrastructures routières modernes sont restées sans effet. Les travaux engagés sur la route lycée classique–Feu rouge, en passant par le carrefour dit Socada et le stade omnisports, ont été abandonnés. Le bitumage de certaines bretelles n’existe que sur du papier.
Tout comme les différents chantiers initiés à partir de 2004 par l’ex-ministère de la Ville (Minville) et celui de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), et confiés à des entrepreneurs nationaux, sont déjà dans un état de décrépitude indescriptible. A l’instar des axes Carrefour le maire, Deuxième carrefour évêché, Monument Wanko-Total d’en bas, Beac-Lycée technique Canada.
D’autres, plus nombreux, attendent de recevoir un coup de pelle : Beac-Soc, Crédit lyonnais-Marché B, Entrée du Stade-Pont évêché, Afrique construction-Lycée de Ndiengdam, Pharmacie Madelon-Copobit. Depuis quelques mois, la Communauté urbaine de Bafoussam (Cub) essaye de remblayer les voies dégradées. Ce qui tient juste le temps d’une journée, avant de laisser réapparaître des nids-de-poule à beaucoup d’endroits : Carrefour maison du parti Rdpc, Rond point finances…
Au point où les populations s’interrogent sur la compétence de certaines entreprises, soumissionnaires des marchés publics : « Nous ne comprenons pas comment les routes sont faites aujourd’hui. A peine elles ont mis six mois, elles commencent à se détériorer. Il y a là quelque chose qui ne va pas », s’inquiète Simon Youmbi, 68 ans. Ce dernier renchérit : « Nous avons aussi besoin de ressentir les effets du Budget d’investissement public (Bip) dans notre environnement. Un citoyen ne peut pas payer ses impôts et vivre ce genre de calvaire ».
La colère des populations est d’autant plus accrue qu’en début de la saison des pluies en cours, la Communauté urbaine de Bafoussam a opté de boucher des nids-de-poule avec la latérite : « Je ne pense pas que ce soit la meilleure solution. A un certain moment, la latérite qu’on verse sur le macadam se transforme en boue, laquelle se répand sur la ville et affecte l’état de l’habitat », analyse Robert Mouaffo, fonctionnaire à la retraite.
En attendant le début des travaux de construction des routes dans le cadre du Contrat de désendettement et de développement (C2d), annoncé en mai 2017, les usagers de la route ont encore un parcours du combattant à faire.