Un élève de Terminale du Collège Voltaire de Bafoussam est décédé ce jour, victime d'une agression au couteau par un de ses camarades de la classe de troisième.
Au delà de ce fait divers de société, ce sont là les prémices d'une implosion sociale programmée. Quand une société gangrenée par la corruption et l'impunité transpose à l'Ecole ses tares, il y a de quoi s'inquiéter en tant qu'éducateur. Le problème est que nous éducateurs, avons cédé notre place à l'administrateur, à l'homme d'affaires et au politique qui nous dictent désormais notre conduite et nos actions.
Tant que les professionnels ne seront que des spectateurs passifs qui reçoivent des ordres des non professionnels, bientôt ce sera Sodome et Gomorrhe, si nous n'y sommes déjà pas! La question est celle de savoir quelle jeunesse nous voulons former et éduquer pour un pays qui se veut émergent! Est-ce l'Ecole qui doit être à l'image de la société ou l'inverse? Une société où les individus n'ont que des droits: voilà le modèle social sur lequel l'on nous impose de fonder notre École. L'heure est vraiment grave.
Un mort aujourd'hui et combien demain? À qui le tour? Réveillons nous! Ce sera notre tour demain. Agissons avant que le pire n'arrive. Quand un cancer est diagnostiqué, on le traite avant qu'il ne se métastase. D'où vient-il que les règlements intérieurs soient mis sous le boisseau et que les conseils de discipline soient rendus inefficaces dans nos établissements? Le poncepilatisme, le manque de solidarité professionnelle, la tolérance administrative et la démission collective, voilà les sources de nos difficultés dans la gestion de nos structures scolaires aujourd'hui.