L'armée camerounaise est une fois de plus accusée de crimes. Selon les informations rapportées par nos confrères de Cameroon News Agency, une cérémonie funéraire a été transformée à un bain de sang le samedi 7 janvier 2023 Bambui dans la région du nord-ouest plus précisément au quartier Fonta.
D'après les témoignages des participants à la cérémonie funéraire, les militaires camerounais ont encerclé le lieu de la célébration avant d'ouvrir le feu. Une personne a perdu la vie dans ce drame. Plusieurs blessés ont été recensés selon un témoin qui raconte.
"Vers 15 h 35, au plus fort de la célébration, les militaires ont pénétré l’enceinte alors que d'autres avaient pris position autour de la zone. Les gens pouvaient à peine fuir dans les buissons car les militaires avaient encerclé la zone. La plupart des mascarades se sont démasquées et ont abandonné leurs masques pour se réfugier parmi les femmes et le reste de la population paniquée. Les militaires ont fait tabasser de nombreuses personnes sans discernement, tout en tirant également des coups de feu traumatisants. Après avoir tué l’homme qui portait le masque traditionnel, ils ont enlevé le masque et toutes les robes dont ils ont extrait les cauris que nous utilisons pour les événements culturels, les ont placés sur le cadavre et ont pris des photos pour leur propagande".
Pour l’heure il est difficile d’établir le bilan complet du drame car selon les témoins, certaines victimes seraient toujours dans les buissons.
« Ainsi, le gouvernement demande aux gens de retourner dans leurs communautés, juste pour qu'ils trouvent un moyen de piéger et d'éliminer facilement des jeunes hommes, qu'ils considèrent comme une menace sans aucune justification appropriée", a déclaré l'une des personnes traumatisées qui a été témoin de la fusillade. "Vous venez à une célébration mortuaire où les gens ne sont pas armés et célèbrent une partie de leur culture. Pourquoi ouvrir le feu sur eux ? Le Cameroun n'est-il pas partie à la Convention de Genève de 1977 ? De plus, selon l'article 53, tout acte d'hostilité dirigé contre la culture ou le patrimoine spirituel d'un peuple est un crime de guerre. Ce combat est-il un génocide culturel ? », s’interroge-t-il.