En dehors du retour timide à l’école, quelques activités commerciales y ont repris leur cours normal.
En parcourant la ville de Bamenda, le 7 février 2017, tout indique que la vie y a repris. Contrairement à la veille, lundi, où les commerces sont restés fermés, une ambiance foraine retentit au marché central du cheflieu de la Mezam, avec des hommes et des femmes qui montent et descendent, à la recherche de marchandises et autres. Il s’agit sans doute d’observer une pause, comme formule le tract servi le week-end dernier, lequel tract prévoit une grève les lundis, vendredis et samedis de chaque semaine.
Une atmosphère similaire règne à la Commercial Avenue, à Food Market, au marché de Ntarinkon, lorsqu’on apprécie le niveau du déploiement humain. Ou encore sur les principales artères de la ville, où des taximen et conducteurs de moto ont repris du service. Ce qui rompt avec les établissements scolaires, encore attentistes, où le phénomène de débrayage est davantage vécu dans le secteur privé. Au point où des parents ayant débarqué avec leurs progénitures à l’école primaire dite Providence au quartier Ndamukong, lundi dernier, ont fait face à la réticence du corps administratif. Ces parents ont saisi les autorités administratives locales pour se plaindre.
«Aux dernières nouvelles, la promotrice de cette école aurait été convoquée pour s’expliquer», rapporte une source. Hier, les élèves de ‘‘Providence’’ étaient visibles dans les rues. Si les effectifs n’ont pas encore atteint le volume initial, on peut reconnaître que le nombre d’élèves va grandissant : «On les voit beaucoup plus en tenues de classe, alors qu’avant, il fallait qu’ils gardent leurs tenues dans le sac pour la porter à l’entrée de l’établissement».
Une manière de dire que les populations dominent de plus en plus la peur d’être violentées ou attaquées. Ces effectifs sont plus importants dans les établissements scolaires publics situés à Up Station. L’on peut citer le cas du lycée bilingue de Medakwa, dont les élèves se comptent par centaines sur les trottoirs. Les statistiques présentent environ 90% d’élèves de la section francophones contre 10% d’anglophones.
Sans oublier l’Ecole publique (Ep) du camp militaire où les effectifs se situent à environ 94%. Au centre-ville, les lycées bilingues de Bamenda et de Ntamulung ne font pas piètre figure. Cependant, des conversations dans des taxis, les populations redoutent le 11 février prochain, jour de célébration de la 51ème édition de la fête nationale de la jeunesse.
Puisque des indiscrétions annoncent la veille, vendredi, comme la veillée, avant le samedi, projeté pour faire les «obsèques du 11 février». Reste que les autorités administratives multiplient des réunions de sensibilisation pour convaincre les populations de tourner le dos aux «sirènes de la division». Ainsi, le gouverneur du Nord-Ouest, Adolphe Lélé Lafrique, a entamé une tournée dans les départements. La première étape étant Nkambé.