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Bamenda, une ville fantôme

Bamenda Ville Trophée Des étals des grands commerçants ne grouillent pas de monde

Sun, 30 Apr 2017 Source: camer.be

Brève description ! Nous voici donc à Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-ouest au Cameroun ! Un mardi 25 avril 2017 ! La ville présente fière allure. Mais tout jugement sur le calme de la ville est relatif. Au constat général, la ville affiche une tranquillité apparente. Nombre d’écoles primaires et secondaires restent fermées. Le ciel quant à lui est clément. Chacun essaye de vaquer à son activité quotidienne. Les taxis vont et viennent. Les bureaux, les marchés et les stations-services sont ouverts.

Sécurité ! Depuis plus de 6 mois, des policiers et autres forces de maintien de l’ordre, détachées de plusieurs unités sur le territoire national, joints à ceux sur place, sont disséminés dans toute la ville et même dans des périphéries. Ils peuvent échanger avec vous, manger ou boire avec vous, mais vous ne saurez jamais qui ils sont. Ils sont toujours en civil. Mbang Julien, policier détaché dans la région de l’Ouest, se demande toujours pourquoi ils restent à Bamenda. Il se targue d’avoir pleinement rempli leur mission. « Les sécessionnistes sont dos au mur, ils ont perdu la bataille ». Mais Mela Arnaud, son confrère qui se contente d’être à « l’aise à Bamenda », pense qu’il faut rester prudent et vigilent, car « l’ennemi ne dort jamais ».

Economie ! Dogmo Martin, communément appelé « Ayi », opérateur économique implanté dans la ville depuis 7 ans, argue que des activités sont au ralenti. Des commerçants de fortune, âgés de 5 à 8 ans, arpentent les couloirs des marchés et points chauds. Ils vendent du maïs rôti à la braise, de l’arachide grillée, ou des plastiques imperméables pour nourrissons. Des étals des grands commerçants ne grouillent pas de monde. Qu’est ce qui fait problème ? Des langues légères se délient et accusent le manque d’argent.

Jeux Universitaire ! Toute l’attention est portée vers Bambili où se déroule la 20e édition des jeux universitaires. Seule l’activité de transport par mototaxi ou de taxi est fluorescente. De la station mobil Nkwen jusqu’au campus, le tarif de taxi est connu, c’est 400 FCFA. Au village des jeux, des infrastructures attirent les curieux. Que deviendront-elles après les jeux ? C’est la question qui taraude des esprits. Sur le site des jeux, l’on trouve à peine l’effigie du Président de la

République, si non une petite photo floquée à l’angle des banderoles où quelques messages appelant à la citoyenneté sont floqués. Par contre, seuls des panneaux de MTN, sponsor officiel des jeux truffent le campus. Le campus est brouillant, les Fan’s clubs rivalisent d’adresse. Les aires de jeux se comptent par cinquantaine. L’on entend des cris de joie après une victoire par ci, ou des mots justes pour consoler des athlètes qui ne digèrent pas la défaite par là. « C’est ce qui fonde d’ailleurs la beauté des jeux », relativise un président de commission.

Société ! D’un détour dans les quartiers de la ville, des maisons, des hôtels, des mini cités sortent des terres comme des champignons. Les commentaires vont dans tous les sens. L’on nous renseigne d’un cas social peut être jamais enregistré dans la Région. Il s’agit d’une fillette de 9 ans tombée enceinte, « ce n’est pas une fatalité car dans toute la ville, les grossesses des gamines âgées entre 10 et 15 ans sont légions », tout souriant, nous lance notre informateur.

Bamenda by night ! Dans la nuit, la quasi-totalité des rues sont désertes. L’éclairage public étant inexistant. L’obscurité n’empêche guère des « viveurs » qui dansent dans les bars et dans les snacks, autour des bouteilles de bière. L’on dit de certains qu’ils préfèrent y rester et rentrer tôt le matin que de rentrer tard la nuit.

Le matin de bonne heure, les activités champêtres reprennent les commandes. Et le cycle recommence.

Source: camer.be