Dans le bal masqué des positionnements, la présidence camerounaise affine discrètement sa stratégie pour placer son propre candidat à la tête de la Banque africaine de développement (BAD).
Officiellement, Yaoundé soutient toujours son "frère" tchadien, mais en coulisses, l’histoire est tout autre. On apprend que depuis juillet, la diplomatie camerounaise s’active pour promouvoir Albert Zeufack, un économiste dont le nom circule avec insistance, au détriment de l’ancien gouverneur de la BEAC, cheval de bataille de N'Djaména.
La scène prête à sourire: d’un côté, Yaoundé affiche un sourire complice, prêt à applaudir la candidature tchadienne. De l’autre, les conseillers de Paul Biya peinent à s’accorder sur leur propre champion. Un joli jeu d’équilibrisme qui reflète la relation ambiguë entre ces deux voisins.
Le mois dernier, le Tchad claquait la porte de la force multinationale contre Boko Haram, rappelant que les tensions entre les deux pays ne sont jamais bien loin. Et avec cette manœuvre à la BAD, il y a fort à parier que les relations ne s’adouciront pas de sitôt.