L’activité de la pêche a augmenté de manière substantielle depuis la mise en eau partielle de ce barrage hydroélectrique en 2015. Le poisson avant l’énergie électrique.
La mise en eau définitive du barrage hydroélectrique de Lom Pangar est annoncée pour ce mois d’août 2016. Cette retenue d’eau située à environ 90 km au nord de Bertoua dans la Région de l’Est va augmenter de 120 MW la capacité permanente de production des deux centrales électriques d’Edéa et de Song Loulou.
En attendant, la pêche a pris son envol, et ce depuis la mise en service partielle dudit barrage. La Nouvelle Expression (LNE) en kiosque le 17 août 2016 rapporte qu’à «Ouami, bourgade située à 30 km de la réserve qui ne comptait que 500 habitants il y a un an a vu plus de 4000 pêcheurs déferler. Ces migrants sont des Nigérians, tchadiens, maliens, nigériens et béninois. Côté camerounais, la tribu Musgum de l’Extrême-Nord qui traine une longue expérience de pêche est la plus importante».
«Des petits métiers liés à la pêche s’y sont développés. On y fabrique des pirogues, le prix varie de 40 à 60 000 FCFA. Les filets dont la matière première coute cher, ce qui a une incidence sur les prix de plus en plus fluctuants. La confection des nasses et autres pagaies attire la même clientèle de pêcheurs. Pour l’heure, la réserve compte 27 campements de pêcheurs, on y accède par pirogues. Le poisson le plus en vu est la silure, le tilapia, le machoiron et le poisson-panthère. Au niveau du débarcadère, le poisson frais coute plus cher. Faute de chambre froide, les pêcheurs sont obligés de procéder au séchage pour une meilleure conservation. On retrouve des dépôts dans les villages Haman et New Lom Pangar. Ainsi,un carton de carpe coute 50 000 alors qu’un sac de silure vaut 100 000 F», lit-on dans LNE.
Selon Roger Takam, spécialiste de la communication dans le projet Lom Pangar «en 2016, les activités de pêche à Lom Pangar vont générer 30 à 40 milliards de FCFA; ce n’est encore qu’une vue partielle en attendant que le secteur soit organisé par les Néerlandais et le MINEPIA (Ministère de l’Économie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire)».