Très attendus, les grands débats n’ont finalement plus eu lieu faute de quorum non atteint.
L’assemblée générale du barreau du Cameroun ouvert vendredi dernier n’aura permis au bâtonnier que de présenter le rapport d’activités. Les grands débats à l’ordre du jour n’ont pas eu lieu, le bureau de l’Assemblée générale ayant constaté que le quorum n’était pas atteint. « Nous sommes plus de 1900 avocats inscrits au tableau, il faut en moyenne 900 pour remplir le quorum. Et le jour était mal choisi. Un vendredi, les avocats sont en pleine activité », a expliqué un avocat dans les colonnes de La Nouvelle Expression en kiosque ce lundi 29 février 2016.
Pourtant, les débats lors de l’assemblée générale des avocats du Cameroun de vendredi dernier s’annonçaient houleux. En effet, les avocats des régions d’expression anglaise entendaient exiger à ces assises que soit respectée de toute urgence la nature bijuridique du Cameroun, entre autres revendications. Parmi ces revendications figurait la langue utilisée dans les différentes juridictions des deux régions anglophones du pays.
Dans une correspondance en date du 20 février 2015 adressée aux autorités, ces avocats anglophones s’insurgeaient contre la langue française utilisée dans les tribunaux des régions du sud-ouest et du nord-ouest. Ils indiquaient que : « utiliser la langue française dans les tribunaux de cette partie du pays où tous les justiciables ne s’expriment pas en français, c’est anéantir systématiquement l’identité des Camerounais anglophones. Ils exigent que l’anglais soit et demeure la seule langue utilisée dans les tribunaux de ces deux régions du pays ».
L’autre revendication portait sur les magistrats francophones nommés par le chef de l’État dans ces régions anglophones et qui ne maitrisent pas la Common Law. Ils disent craindre une harmonisation complète du Code civil napoléonien de 1804 dans toutes les juridictions du Cameroun, au détriment du code de procédure civile anglo-saxon. Exemple selon certains avocats, « l’implantation des notaires de culture francophone dans les juridictions de l’ex-Cameroun occidental », car dans le système de la Common Law, un avocat est d’office un notaire ajoutent-il.
Une autre date a été trouvée. C’est ainsi que la prochaine assemblée générale jumelée est annoncée pour le samedi 30 avril 2016.