Au lendemain du limogeage de deux chefs militaires de l’armée camerounaise à l’Extrême-Nord (lundi 25 mai), Paul Biya a dépêché son plus proche collaborateur pour aller s’enquérir du moral des troupes au front dans la guerre contre la secte nigériane.
Parmi les dossiers examinés par cette mission, l'on cite des problèmes de primes de guerre non distribuées et des détournements des aides alimentaires par certains chefs militaires au détriment des unités placées sous leur autorité, révèle Xinhua, l’agence chinoise de presse.
Toutes choses qui pourraient constituer les raisons qui ont amené Paul Biya à limoger le Colonel Mbilla Ernest de ses fonctions de Commandant la quatrième région de gendarmerie basée dans la région de l'Extrême Nord et le Lieutenant-colonel Nkoumou Nkoumou Zacharie commandant le quatrième Bataillon de Commandement et de soutien militaire interarmées toujours dans la région de l'Extrême Nord.
La délégation a effectué une visite mercredi à Kousseri, ville-carrefour limitrophe de la capitale tchadienne N'Djamena. Objectif : s'enquérir de l'évolution de la guerre contre Boko Haram et de l'état du moral des troupes, auxquelles s'associent des renforts des forces tchadiennes opérationnels depuis mi-janvier.
Le pouvoir de Yaoundé craint que le moral de ses soldats soit ébranlé à cause de « tensions larvées » dans les rangs. La réunion de ce matin vise à remotiver les troupes, et surtout examiner les informations révélées ces derniers jours et faisant état de l'intention du leader de Boko Haram, Abubakar Shekau, déclaré « grièvement blessé » lors d'une offensive tchadienne récente dans le Nord-est du Nigeria, de s'exprimer sur ses attaques contre le Cameroun.
L’agence Xinhua dévoile sur son site web que « selon des sources concordantes au sein de l'armée, le chef jihadiste, qui se trouverait en ce moment caché dans une forêt du lac Tchad où il serait soigné avec l'aide de la sa seconde épouse, une infirmière d'origine nigériane formée à Kousseri, se serait confié à des proches avoir été amené à diriger ses actes terroristes contre le Cameroun sous l'instigation de quelques dignitaires du pouvoir de Yaoundé ».
Des informations prises très au sérieux par le pouvoir de Yaoundé.