Les cérémonies funéraires de l’ancien président du groupe parlementaire RDPC à l’Assemblée nationale se dérouleront du 20 au 22 avril prochain.
Après la guerre de tranchées autour de l’organisation des obsèques du député Jean Bernard Ndongo Essomba, une accalmie apparente semble régner au sein de l’élite politique du département de la Lekié. Finalement, le programme officiel des obsèques du parlementaire est sorti et se déroulera du 20 au 22 avril. Ce qui laisse penser à un consensus entre les parties prenantes.
L’empoignade verbale a commencé dans un forum WhatsApp, quelques jours après l’annonce du décès de l’ancien président du groupe parlementaire RDPC à l’Assemblée nationale. C’est le président du Parti de l’alliance libérale (Pal), Célestin Bedzigui, qui le premier conteste la légitimité du ministre chargé de mission à la présidence de la République, Benoît Ndong Soumhet, comme président du comité d’organisation desdits obsèques. Motif, Célestin Bedzigui a plutôt estimé qu’il revient au ministre Eyebe Ayissi, surtout en sa qualité de chef de la délégation permanente départementale du RDPC pour la Lekié, coordonner les préparatifs.
Sur le champ, Ndong Soumhet ne s’est pas fait prier pour servir une riposte quasi disproportionnelle à son vis-à-vis. Leurs empoignades sont sorties du cadre privé, presque familial, pour se retrouver sur la place publique. « C'est quoi cette farce ? Ndongo Essomba étant d'abord un politique, c'est donc à celui qui est au sommet de la hiérarchie politique du RDPC en tant que chef de la délégation du comité central de ce parti dans la Lekié, le ministre Henri Eyebe Ayissi, qu'il revient d'être à la tête du comité d'organisation de ses obsèques. De plus, Ndongo Essomba était de la Lekié Est. D'où vient-il que celui qui se veut mentor politique de la Lekié Ouest prétende aller présider un Comité hors de sa zone d'influence. Il s'agit de d'une provocation qui va empoisonner l'atmosphère de la préparation des obsèques de Ndongo Essomba. Et c'est bien dommage que l'ivresse des ambitions de certains leur fasse perdre la raison », dégaine Célestin Bedzigui.
Grands chevaux
Réagissant à l’attaque, Benoît Ndon Soumhet va d’abord prendre un ton courtois avant de monter sur ses grands chevaux. « Bonjour, Célestin ! C'est vrai que la politique, c'est aussi l'art du bon choix des opportunités. Celle-ci, pour toi, était trop belle pour laisser passer l'occasion de te rabibocher avec Henri, hélas... sur mon dos. Pour ta gouverne, retiens que Ndongo Essomba n'était pas que politique. Il était d'abord et surtout un homme, avec des sentiments et des préférences. Il avait le sens des valeurs dont l'amitié, la loyauté, la fidélité, choses que certains, confrontés aux vicissitudes de la vie, ont totalement perdues depuis des lustres.
Ce qui peut justifier qu'aucun compte n'en soit tenu au moment de l'expression de certaines opinions. Mes relations avec Ndongo Essomba que j'ai servi avec loyauté et fidélité pendant des décennies comme chargé de Mission provincial (puis régional) dans le Centre, ont largement dépassé le cadre politique pour construire, entre nous, quelque chose de fusionnel », a-t-il retourné à l’envoyeur. Et d’enchaîner avec des confidences, sans non plus trahir des secrets.
« Je suis pratiquement devenu un membre de sa famille. Je suis même détenteur de certains secrets de sa vie qu'il m'a fait l'honneur de me confier à l'occasion de causeries particulièrement profondes. Toute sa famille le sait. Tu peux leur demander. C'est certainement pourquoi à sa mort, celle-ci (femmes et enfants regroupés) a décidé, à l’unanimité, de me confier l'organisation de ses obsèques. Aucune « ivresse des ambitions de certains ne (leur) a donc fait perdre la raison ».
Je croyais qu'en ta qualité de chef traditionnel, tu pouvais encore percevoir la noblesse de ce type de relation. J'oubliais la puissance de pourrissement intérieur que peuvent déployer les réflexes induits par une longue pratique de ce que Max Weber appelle la « mauvaise politique ». Ton propos est d'une superficialité déconcertante. Tu peux maintenant te réajuster », a achevé Ndong Soumhet. Après ce pugilat, le ministre Henri Eyebe Ayissi a signé un communiqué convoquant pour ce mardi 11 avril 2023 au cercle municipal de Yaoundé, « une rencontre élargie de partage de l’information et d’échange sur les modalités de contribution et de participation de de la Lekié aux obsèques du patriarche… ». Aux dernières nouvelles cependant, une réunion se serait tenue au courant de la semaine confirmant le ministre Benoît Ndong Soumhet en tant que président du comité d’organisation ; tandis que le ministre Eyebe Ayissi a été désigné président du comité départemental de mobilisation des élites et force vives de la Lekié pour cette cérémonie.