Document relatif à l'affaire
La cérémonie de consultation publique de la notabilité coutumière en vue de la désignation du nouveau chef du quartier Yademe s'est soldée par un fiasco le jeudi 29 septembre dernier en présence des populations locales. C'est l'esplanade de l'école primaire publique de Yademe qui a servi de théâtre de cet événement qui a drainé d'importantes foules guidées par la soif de découvrir le visage du nouveau chef traditionnel. D'après nos informations, Nkomo Mimbo Orfeo, sous-préfet de l'arrondissement de Bertoua 2ème a été abandonné sur les lieux par le collège des notables laissés par SM Bouar Rémi, décédé le 26 juin 2022 et inhumé le 14 juillet 2022 à Bertoua.
Selon nos sources, le collège des 12 notables laissés par le défunt chef est constitué de: *Ndanga Simon, Nguele Ampoamb, Gouekoube Catherine, Ndomban Emmanuel, Mme Ateba Germaine, Mme Ouli Barbara Dorothée, Mme Naourou Mballa Monique, Zanga Miasse Augustin, Tsoboa Alexis, Ndokemot Lambert, Ndanga Philippe et Ndengue Daoudou Thierry*. Le document est signé en date du 26 janvier 2021 avec ampliation au Sous-préfet des céans et aux intéressés.
En effet, deux candidats se sont présentés pour la succession du défunt chef traditionnel: Ngabesso Bouar Honoré et Edou David.
Le premier de la liste est présenté comme le troisième parmi les garçons de SM Bouar Rémi, défunt chef traditionnel de Yademe. Selon le testament de la succession à la chefferie de ce quartier signé en date du 27 janvier 2022, le nommé Ngabesso Bouar Rémi est désigné comme successeur de son père à la tête de la chefferie traditionnelle de 3ème degré de Yademe. Tandis que le second candidat déclaré est présenté comme le fils du tout premier premier chef de ce quartier au départ. Mais il n'a aucun document physique qui atteste de ses déclarations. C'est ici que démarre le duel entre deux parties.
Au cours de la cérémonie de consultation publique de la notabilité coutumière, grande a été la surprise des populations locales que de nouveaux notables soient choisis au faciès séance tenante. Des personnages acquis à la cause du candidat Edou David. Ce qui n'a pas été du goût des notables officiellement désignés par le défunt chef du quartier Yademe. Après la découverte cette tentative de passage en force, le collège des notables officiellement désignés a décidé de libérer le plancher sur la place. C'est ainsi que la cérémonie s'est terminée en queue de poisson. L'autorité administrative locale est parti de là, sans toute fois clôturer la séance de travail que lui-même a convoqué avec la mention "urgent ".
Par conséquent, la vacance à la chefferie du quartier Yademe se poursuit. Entre temps, les populations locales sont confuses au regard de la situation. D'après une source proche du dossier, le candidat Ngabesso Bouar Honoré s'apprête à introduire une requête adressée au préfet du département du Lom et Djerem afin de présenter la situation qui prévaut au quartier Yademe. Il faut dire que ce dernier ne bénéficie pas du soutien du chef de canton Gbaya de Bertoua. Ce dernier lui a clairement demandé de retirer sa candidature pour céder le fauteuil à son concurrent, David Edou. Les tractations vont donc se poursuivre et l'arbitrage de l'autorité préfectorale est attendu.
Signalons que le décret N°77/245 du 15 juillet 1977 portant organisation des chefferies traditionnelles au Cameroun par le Chef de l'État est le réel guide en la matière. Dans son article 6, ce décret présidentiel stipule que:«Toute chefferie traditionnelle est placée sous l'autorité d'un chef, assisté d'un conseil de notables , formé selon la tradition locale. Le chef désigné au sein du conseil, un notable qui le représente en cas d'absence ou d'empêchement. Le chef peut mettre fin à ses fonctions ». L'article 8 du même décret présidentiel précise que:«les chefs traditionnels sont, en principe, choisis au sein des familles appelées à exercer coutumièrement le commandement traditionnel. Les candidats doivent remplir les conditions d'aptitude physique et morale requises, et savoir autant que possible, lire et écrire». Après le décès de SM Bouar Rémi au quartier Yademe, il était donc de bon ton que le sous-préfet des céans procède à la tenue des consultations de la notabilité en vue de la désignation d'un nouveau chef. L'article 11 précise que:« les notabilités coutumières compétentes , sont obligatoirement consultées pour la désignation d'un chef». Au regard de ce qui s'est produit à Yademe le 29 septembre dernier,l'on constate qu'il y'a visiblement deux collèges de notables : le collège laissé par le défunt chef et celui présenté à la grande surprise des populations locales par des personnalités tapis dans l'ombre qui veulent sans doute imposer un autre leader traditionnel au quartier Yademe.
