•Les bouchers de Bertoua viennent d’entrer en grève
•Ils veulent vendre la viande à 2700 FCFA
•Le gouvernement les oblige à vendre à 2200 FCFA
Une grève de plus vient de s’ajouter à la série de grève qui sont en cours au Cameroun, c’est celle des bouchers de Bertoua. Selon nos informateurs, les bouchers de Bertoua sont entrés en grève du fait que « le bétail est devenu trop cher mais la Délégation Régionale du Commerce nous oblige de réduire le prix du kilogramme qui est de 2700 F CFA afin de vendre la viande au prix homologué c'est-à-dire à 2200 F CFA », un prix qui ne peut pas tenir puisque les prix du bétail ont gracieusement augmenté ces derniers mois.
La montée des cours des produits se répercute rapidement au Cameroun, parce que le pays est dépendant des importations pour de nombreux produits de grande consommation comme le riz, le blé ou encore le poisson. A titre d’exemple, le pays couvre à peine un quart de ses besoins en riz avec la production locale. Le reste est importé, soit près de 320 000 tonnes au premier semestre 2021, en hausse de 23 % sur un an, d’après l’Institut national de la statistique (INS).
Dans un pays où le salaire minimum garanti est de 36 000 francs CFA (55 euros) par mois, de nombreux Camerounais peinent déjà à joindre les deux bouts. La hausse des prix alimentaires, qui s’ajoute aux autres dépenses courantes, est donc « intenable » pour les ménages modestes, affirme M. Ngoudjou, économiste.
Le contexte est délicat pour les consommateurs et les commerçants, mais également pour l’industrie agroalimentaire. Ainsi, le 8 février, le groupement des industries meunières du Cameroun, représentant 70 % de la filière, a suspendu toute livraison de blé sur l’ensemble du territoire. Selon le communiqué, cette « mesure prise à contrecœur vise à limiter la portée des pertes que ces entreprises enregistrent depuis trois mois à cause de l’augmentation ininterrompue et sans précédent du cours du blé, leur matière première ».