• L’église catholique sanctionne le prêtre Emilien Messina accusé
• Il est accusé de viol et placé en détention provisoire
• Le prêtre serait un multirécidiviste
L’Eglise catholique du Cameroun prend de sévères mesures à l’encontre du prêtre Emilien Messina accusé de viol sur mineure et jeté en prison à Bertoua depuis le 12 mai 2022. Monseigneur Joseph Atanga, archevêque Métropolitain de Bertoua a décrété la prohibition de l'exercice du ministère sacré à l’abbé. L’église dit avoir pris connaissance des faits qui lui sont reprochés qui sont vraisemblables
« Après avoir examiné les éléments actuellement en notre possession concernant la dénonciation susmentionnée de délit vraisemblable, (...) pour le bien de l'église et en particulier pour prévenir d'autres scandales et garantir le cours de la justice, par la présente, décrète, la prohibition de l'exercice du ministère sacré à monsieur l'abbée Emilien Messina et lui interdit en conséquence par cette mesure préventive, et ce tant que dure la procédure civile:
1- de participer publiquement à la célébration de l'eucharistie
2 de poser publiquement tout acte du ministère sacerdotal
3- de pose des actes de gouvernement paroissial
Monsieur l'abbé Emilien Messina est tenu de se conformer aux prescriptions indiquées ci-dessous à compter de la date de notification du présent décret », décrète l’archevêque.
Les faits
Plusieurs griefs sont retenus contre l'homme de Dieu
Soupçonné de corruption sur la jeunesse, viols sur mineure de 16 à 21 ans et maladies contagieuses, le père Emilien Messina a été placé sous mandat de détention provisoire le 12 mai 2022.
C’est une affaire qui secoue les fidèles de l’église catholique de l’archidiocèse de Bertoua en général et ceux de la paroisse château en particulier. Depuis le 12 mai 2022 et selon une note du régisseur de la prison centrale de Bertoua, dans la région de l’Est, adressée au délégué régional de l’administration pénitentiaire, le père Emilien Messina, curé de la paroisse St Esprit château de Bertoua a été placé sous mandat de détention provisoire.
Il est soupçonné de « corruption sur la jeunesse, viols sur mineure de 16 à 21 ans et maladies contagieuses ». Son incarcération fait suite à une plainte des parents d’une jeune fille âgée de 17 ans. Les plaignants estiment que le prêtre « abuse [d’elle] depuis qu’elle est âgée de 14 ans alors qu’elle était servante de messe dans cette paroisse avec l’espoir de guérir un cancer ». Selon certaines sources, d’autres plaintes sont en train d’être déposées auprès des services compétents contre l’homme de Dieu par d’autres victimes qui jusque-là gardaient le silence.
L’incarcération de ce prêtre remet sur la table l’épineux problème de la fidélité des prêtres à leur vœu de chasteté pris souvent lors des ordinations. A ce sujet et parlant spécifiquement de l’archidiocèse de Bertoua, on se rappelle que lors de l’installation de Monseigneur Joseph Atanga comme archevêque métropolitain par le feu Christian Tumi en 2010, l’archevêque sortant, Monseigneur Roger Pirenne avait affirmé que pendant 40 ans qu’il a passé au Cameroun notamment dans les diocèses d’Obala, Batouri et Bertoua, sa priorité pastorale a toujours été la formation des séminaristes pour conduire le peuple de Dieu mais le désormais archevêque émérite de Bertoua dans un élan de regret profond avait aussi exprimé sa désolation en ces termes en présentant la situation de l’archidiocèse de Bertoua à son successeur « il y a trop de baptisés mais très peu de chrétiennes, j’ai aussi beaucoup ordonné mais il y a peu de prêtres ».
Pour l’archevêque sortant, « les chrétiennes et les prêtres sont beaucoup plus occupés par les choses de ce monde et non les choses de Dieu ». Rebondissant dans ce même sens dans son homélie et en se basant sur l’évangile du jour portant sur le bon berger, le cardinal Christian Tumi de regrettée mémoire avait interpellé Joseph Atanga sur l’immensité du travail qui reste à accomplir afin de construire une église féconde à l’Est Cameroun. Et pour réaliser cette tâche, Joseph Atanga, avait indiqué Christian Tumi, doit s’entourer « des bons bergers qui travaillent pour l’intérêt de leurs troupeaux et non les bergers mercenaires qui travaillent pour leurs propres comptes ».