Bertoua: les enseignants humilient le gouverneur Grégoire Mvongo

Enseignants Bertoua Boudent Journée.jpeg Embarrassé par la situation, le général de brigade Joseph Nouma a dû quitter les lieux

Fri, 5 Oct 2018 Source: actucameroun.com

L’arrivée du patron de la région de l’Est à la place des cérémonies est un signal fort qui traduit le boycott des principaux concernés à venir célébrer dans la ferveur et la solennité la journée à eux consacrer. Attendu à 9h 50 min, le gouverneur est arrivé autour de 10h 30 à la place des fêtes à cause de la faible mobilisation.

Curieusement, même les invités spéciaux ont pu être ponctuels comparativement aux acteurs. Embarrassé par la situation, le général de brigade Joseph Nouma, à la tête de la 13ème brigade d’infanterie motorisée de Bertoua a dû quitter les lieux avant de revenir au moment qu’il a jugé opportun.

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Censé se tenir débout en tenue de circonstance, en face du gouverneur, tous les enseignants présents ont refusé de respecter cette consigne protocolaire traditionnelle pour s’abriter à la tribune d’honneur. Visiblement, les enseignants du primaire et du secondaire censés être des artisans infatigables ont voulu démontrer leur mécontentement au regard du traitement dont ils sont victimes.

Issus des secteurs privés et publics, on a pu remarquer leur désintérêt pour cette célébration à travers le ton et les mots prononcés par l’inspecteur coordonnateur régional des sciences humaines. Jean Jacques Ayotta a bien animé la galerie en crachant sur les palmes académiques instaurées par le ministère des enseignements secondaires.

L’enseignant de philosophie a démontré à ses collègues que, «là où le droit d’être un enseignant qualifié passe, le droit de l’enseignant trépasse».

Bien avant lui, on a suivi le poème de deux enseignantes pour revendiquer l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie et la restauration de la place de l’enseignant, «le vicaire de Dieu sur Terre». Ils se sont bien entendus entre eux-mêmes dans l’espoir de bénéficier de l’attention des pouvoirs publics.

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En rappel, la Journée mondiale des enseignants 2018 marque le 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) qui inscrit l’éducation parmi les droits fondamentaux et proclame le droit à un enseignement gratuit et obligatoire et à un accès équitable et inclusif à l’éducation pour tous les enfants.

Le thème de cette année, «Le droit à l’éducation, c’est aussi le droit à un personnel enseignant qualifié» a été choisi pour rappeler à la communauté internationale que le droit à l’éducation ne peut pas s’exercer sans le droit à des enseignants formés et qualifiés.

Aujourd’hui encore, la pénurie d’enseignants est un problème persistant partout dans le monde. On estime que dans le monde 264 millions d’enfants et de jeunes ne sont pas scolarisés. Pour réaliser les objectifs de l’agenda Éducation 2030 d’un enseignement primaire et secondaire universel, le monde a besoin de recruter près de 69 millions de nouveaux enseignants.

Cette pénurie d’enseignants est encore plus prégnante dans les groupes de populations vulnérables tels que les filles, les enfants handicapés, les réfugiés et les migrants ou les enfants pauvres des régions rurales ou reculées.

La cérémonie à la place des fêtes de la ville de Bertoua a été peu courue. A peine 200 enseignants dans les 4 carrés constitués des personnels issus des ministères en charge de l’éducation au Cameroun (ministère de l’éducation de base, ministère des enseignements secondaires et ministère de l’emploi et de la formation professionnelle).

Source: actucameroun.com